Le camp du bien nous mène au désastre !
TRIBUNE / OPINION - Comme un seul homme, ils se sont opposés à la proposition russe d’un cessez-le-feu et l’envoi d’une aide humanitaire, le prétexte au refus étant que la Russie n’a pas condamné le Hamas.
“Nous, le camp du bien, nous savons, bien sûr, qui condamner.”
Ce vote extrêmement dangereux, irresponsable, correspond tout à fait au niveau de nos gouvernants dont l’ignorance et l’incurie ne sont un secret pour personne.
(Pensons à Bruno Le Maire et à sa prophétique vision de mise à genoux de la Russie. Ce brave homme vient, paraît-il, de s’apercevoir que les USA n’étaient pas gentils et nous faisaient payer le gaz de schiste à prix d’or...)
Il faut bien mesurer que nous sommes la proie d’une véritable bande de “bras cassés” qui n’a pas l’air de se douter qu’elle souffle sur la braise et ouvre la porte à une conflagration générale. Mais ces “ courageux” n’ont pas peur de la guerre nucléaire. Ils n’ont peur de rien parce qu’ils ne maîtrisent absolument rien des enjeux périlleux de la situation actuelle ! Des “innocents” aux mains pleines… de grenades !
Ce qui n’est pas plus rassurant, c’est que les gouvernants de l’Union européenne sont du même tonneau. Pire, peut-être, si l’on songe à l’Allemagne, encore plus inféodée que nous aux Etats-Unis, en train de se suicider pour les beaux yeux de l’Oncle Sam !
L’Europe est devenue un protectorat des USA : elle est sous contrôle sans en avoir un quelconque bénéfice : c’est mal connaître les Etats-Unis que de croire à leur protection ! C’est de l’Oncle Sam dont il faudrait se protéger !
“Nous, le camp du bien, nous savons qui il faut soutenir.”
En Ukraine, nous soutenons un pays failli, gangrené par la corruption, qui ne tolère aucune opposition et qui honore l’idéologie nazie des émules de Stepan Bandera (ceci est surtout vrai de la Galicie et de la Volynie : l’ensemble du peuple ukrainien n’est pas gagné par cette idéologie mais elle a du poids parce que Zelensky est entouré de néo-nazis... milliardaires ou non).
Nous, le camp du bien, entretenons à grands frais, (c’est le cas de le dire), la guerre contre la Russie dont le seul résultat tangible est l’anéantissement progressif de l’Ukraine.
Nos médias autorisés (presse écrite et télévision) sont les porte-voix d’une propagande honteuse : ils diffusent contre-vérités sur contre-vérités qui nous empêchent de comprendre les enjeux de ce conflit et nous enfoncent un peu plus dans la guerre.
Ils ont une responsabilité énorme dans la continuation du conflit. S’ils faisaient leur travail, ils pourraient, par exemple, prendre en compte la presse ukrainienne qui, selon Jacques Baud (ancien colonel de l’armée suisse, spécialiste du terrorisme et des renseignements, auteur de plusieurs livres sur ces sujets) est moins uniforme que la nôtre (elle n’a pas de peine !).
Ils pourraient ainsi faire grand profit des déclarations de l’ancien conseiller de Zelensky, Oleksiy Arestovytch qui a révélé sans fard l’accord passé entre le président ukrainien et les USA ; accord qui a présidé au déclenchement de la guerre. En gros, les USA ont fait miroiter à Zelensky une victoire facile, rapide, sur la Russie que quelques sanctions bien senties devaient rendre inoffensive, et permettre de renverser Vladimir Poutine.
Si ce que rapporte Arestovytch est vrai, les USA ne semblent pas mieux informés que Bruno Le Maire de la situation de la Russie… Ou alors, comme il est vraisemblable, le but des Américains était de couper coûte que coûte la Russie de l’Allemagne : le sabotage des gazoducs Nord Stream le prouve plutôt bien.
“Nous le camp du bien, fait énorme, avons mis un veto sur les négociations de paix de la fin mars 2022 entre la Russie et l’Ukraine, qui étaient fort avancées et qui auraient mis fin à cette guerre fratricide au bout d’un mois !"
Le Royaume-Uni (uni surtout auc USA…) nous bat en servilité et en irresponsabilité ! Boris Johnson semble se mouvoir encore dans l’imaginaire dangereux d’un roman de John le Carré et comme la plupart des imbéciles, il confond Vladimir Poutine avec Staline !
Nous, le camp du bien, aimons la guerre, surtout quand ce sont les autres qui servent de chair à canon.
C’est donc logique qu’aujourd’hui nous soutenions, toujours comme un seul homme derrière l’oncle Sam, Israël dont l’idéologie laisse pourtant tout autant à désirer que celle de l’Ukraine.
"Nous, le camp du bien, nous savons où se situe le terrorisme : il serait le seul apanage du Hamas."
Le Moyen-Orient, depuis le 7 octobre, est redevenu une poudrière de premier plan, qu’il est désormais impossible d’ignorer.
Sur ce terrain, le camp du bien présente beaucoup moins d’uniformité. On peut noter que la presse « autorisée » est un peu moins unanime que sur la guerre en Ukraine.
La division de l’opinion en France et à l’international, l’extrême surchauffe des esprits invitent à la prudence et à bien vérifier les informations qu’on nous présente (trop souvent) comme des faits avérés.
Ne jetons pas de l’huile sur le feu comme le fait Emmanuel Macron avec sa nouvelle initiative de politique étrangère tout à fait incongrue. Dans le contexte actuel, proposer la création d’une force d’interposition internationale pour combattre le Hamas équivaut à déclencher une guerre ouverte entre Israël et les pays arabes et peut-être une guerre mondiale. On peut penser que le président de la République a fait cette proposition précisément parce qu’elle ne pouvait pas être acceptée. Ce qui pousse notre chef de l’Etat à déconsidérer la France, en toute occasion, face à l’opinion internationale reste un mystère.
Tout ce que nous pouvons souhaiter, c’est que l’attaque du Hamas contre Israël, qui n’est « pas arrivée sur du vide » (dixit António Guterres, le secrétaire général de l’ONU) oblige la communauté internationale à trouver enfin une solution de paix durable qui ne lèse ni le peuple palestinien ni le peuple israélien. L’intérêt des peuples étant très rarement ceux de leur gouvernement !
(à suivre)
De formation littéraire, Chantal Allier est psychologue, de l'école psychanalytique lacanienne.
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