L'ivermectine victime des sophismes
Si le paralogisme est une erreur involontaire dans un raisonnement sans intention d’induire en erreur, le sophisme est un raisonnement volontairement faux, qui, malgré une apparence de vérité, est délibérément conçu pour tromper ou faire illusion.
Les sophistes, à l’origine du mot, étaient des penseurs qui développèrent une rhétorique dont le but était principalement de manipuler un auditoire. Ils étaient dénoncés par Aristote, Socrate, Platon et autres philosophes.
cours de sophisme : https://slideplayer.fr/slide/6251896/
ou https://slideplayer.fr/slide/1135896/
Les conclusions de l’EMA, de l’OMS, de l’ANSM concernant l’Ivermectine, (et qui en connaissent parfaitement la forte présomption d’efficacité), ainsi que les articles qui suivent, sont présentés comme des démonstrations rigoureuses et logiques, mais ce ne sont que des sophismes constitués d’une prémisse vraie ou prétendue vraie, agencée dans un raisonnement séduisant mais volontairement erroné, qui ne respecte pas les règles de la logique. Les sophismes sont difficiles à réfuter si on ne maitrise pas les faits et la logique.
Wikipédia décrit une quarantaine de sophismes différents. Toutes nos autorités pratiquent déjà l’argument d’autorité, argumentum ad verecundiam : l’Ivermectine est inefficace parce que je l’ai décidé, et ce qui n’est pas forcément une vérité au départ, devient ensuite pour toute la presse une « vérité générale admise », d’ailleurs pas besoin de chercher ou de démontrer, « puisque c’est l’OMS qui le dit ». C’est ainsi que tout le monde a dit au début que les masques étaient inutiles, c’était une vérité parce que l’OMS le disait.
Les sophismes les plus utilisés sont ceux de généralisation. Quand il y a plusieurs dizaines d’études favorables et que l’on veut démontrer le contraire, on n’en prend qu’une, on n’en sort qu’une partie pouvant faire croire à une inefficacité, et on affirme que cela ne marche pas en généralisant. Pas besoin de regarder d’autres études, cela ne marche pas. Nous avons vu cette technique dans nombre d’articles et de décisions. On a ainsi arrêté les études en cours sur l’Hydroxychloroquine sur une seule étude, que l’on savait erronée, pour balayer toutes les autres. Dame Costagliola de l’Inserm nie ainsi l’efficacité de l’Ivermectine ne citant en général qu’une étude, qui de plus n’a rien à voir, et elle généralise.
Il est un sophisme manipulateur systématiquement utilisé par les agences pour ignorer les résultats : l’utilisation d’une « réserve d’usage », comme vérité, alors que ça n’est qu’une réserve d’usage, non un fait ou une démonstration. Ainsi, dans l’ambiance actuelle de suspicions et de critiques permanentes, les études, les rapports, se terminent quel que soit le résultat, par : « nous constatons ceci, mais cela mérite peut-être plus d’études pour le confirmer ». Ainsi Andrew Hill dit que cela marche à 80%, ce qui n’est pas rien, et termine par la classique « formule d’usage ». Le sophiste ne retiendra que cette formule : « étude insuffisante, il faut plus d’études pour décider », lui permettant d’ignorer le résultat même de l’étude. Comme le dit Tess Lawrie dans une interview : « on peut discuter des biais de telle ou telle étude, on peut discuter du niveau d’efficacité entre 75 et 85%, mais ce qui n’est pas discutable c’est l’efficacité elle-même ».
La logique des sophistes
Ainsi l’ANSM utilise cette réserve d’usage pour affirmer que l’Ivermectine n’a aucune action en prophylaxie. Elle ne cite qu’une étude sur une douzaine, celle de Berehal (41 cas !!!). Je cite la conclusion de l’étude disponible ici : « La prophylaxie à deux doses par l’ivermectine de 300 μg / kg avec un intervalle de 72 heures, a été associée à une réduction de 73% de l’infection par le SRAS-CoV-2 chez les travailleurs de la santé pour le mois suivant. La chimioprophylaxie est pertinente pour endiguer la pandémie.», et les conclusions de l’ANSM : « les auteurs ont conclu que la prise… était associée à une réduction de l’infection ….. Cependant ils ont souligné la nécessité d’obtenir confirmation par des études longitudinales ou interventionnelles ».
Seule compte la réserve d’usage, et l’ANSM y ajoute l’argumentum a silentio, détournement d’attention ou d’omission (« indifférence vicieuse » selon Mill) : exit l’étude de Carvallo sur 1200 soignants avec 100% d’efficacité, exit l’expérience sur 12 000 employés chez GTFoods avec éradication totale de l’épidémie dans une entreprise à risque et en permanence touchée. Ensuite la presse va reprendre : “c’est inefficace en prophylaxie, c’est l’ANSM qui le dit”. Argumentum ad verecundiam, cité plus haut, qui fait appel à la notoriété d’une source pour valider la conclusion. De la pure manipulation d’une étude, pour démontrer le contraire de ce que constate l’étude, reprise ensuite par la presse.
Pourtant les textes prévoient l’utilisation du médicament en cas de « présomption d’efficacité », sans évoquer une preuve ou un niveau d’efficacité, ce que l’ANSM détourne en ne prenant en compte que la réserve d’usage. De plus, les sophistes sont sans scrupules, cela fait partie de leur rhétorique : ils ont donné une RTU au Baclofène pour l’addiction alcoolique sans aucune étude scientifique, et d’autres RTU et ATU récentes sous la foi de 2 études sans preuves d’efficacité et sans tenir compte de la réserve d’usage. Je détaillerai dans un autre billet toutes les études avancées par l’ANSM, comme celle de Médina, pourtant considérée par beaucoup comme du niveau de Mehra et Lancet, vu les erreurs, qui semblent avoir échappé aux auteurs. A ce niveau, utiliser cela, ce n’est plus du sophisme, mais de l’incompétence (ou prendre les lecteurs pour des imbéciles).
Il y a également le sophisme très cher à la Castafiore de l’Inserm, avec l’étude in vitro qui « démontre » que cela ne marche pas in vivo. Elle utilise une version de l’argumentum a silentio : il y a un biais dans l’étude in vitro, qui lui permet d’affirmer que cela ne marche pas chez l’homme, ce qui n’a rien à voir. Pourtant tout scientifique sérieux sait que l’absence de preuve n’est pas preuve de l’absence. A l’Inserm aussi on devrait savoir cela, mais on préfère en jouer.
Un autre sophisme exécrable et largement utilisé par la presse est le reductio ad Hitlerum dont l’Hydroxychloroquine a fait les frais l’an dernier : Trump et Bolsorano ont défendu HCQ, ce qui est vrai ; Trump et Bolsorano sont peu recommandables, ce qui est vrai ; donc HCQ n’est pas recommandable, ce qui est une déduction fausse. On vient de recommencer avec l’Ivermectine depuis 8 jours dans la presse mainstream : Le Pen, Dupont Aignan, Asselineau,.., défendent l’Ivermectine, donc l’Ivermectine est d’extrême droite.
N’oublions pas non plus les sophismes qui consistent à dénigrer les opposants en s’attaquant aux personnes (argumentum ad personam) plutôt qu’aux faits qu’ils exposent (ad hominem). Ainsi on fait passer les médecins qui traitent en première intention comme de mauvais médecins qui font n’importe quoi, qui peuvent être dangereux et sont pour cela poursuivis par leur Ordre ou convoqués par leur ARS. Ceux qui s’opposent à la doxa officielle ne sont que rebelles complotistes et charlatans profitant de la détresse des citoyens.
Pour terminer, l’argument qui tue, argumentum ad ignorantiam : “s’il y avait un traitement qui marche cela se saurait”, argument cher à l’ensorceleuse Karine Lacombe. On cache la vérité, puis on affirme qu’elle n’existe pas, puisqu’on ne peut pas la voir !
Oui le sophisme peut tuer
Aristote, Socrate, Platon, où êtes-vous ? Vous avez démasqué de votre temps les sophistes. Ils sont revenus, en force, ils sont partout, la plupart formés dans une école où le grand oral de consécration est un monument à la gloire du sophisme. Nous n’avons personne dans notre élite pour défendre comme vous l’avez fait la vérité et le bon sens. Revenez vite.
Article initialement paru sur le blog du Dr Maudrux et repris avec son autorisation.
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