Vaccin Covid-19 et femme enceinte – de la "harcelosphère" à "l'hubrisosphère"
TRIBUNE — À l’heure où la pandémie faiblit, et où l’on observe une franche et rapide descente du pic de malades, pour une faible mortalité, la campagne vaccinale bat son plein. Nous ne reviendrons pas longuement sur les différents aspects du vaccin, nous bornant à rappeler qu’il y a plus de questions que de certitudes. Rappelons simplement que ce vaccin pourrait être utile pour les sujets ayant des facteurs de risques élevés (âge et comorbidités), avec une balance bénéfice/risque positive ; rappelons que le vaccin n’empêche pas la maladie, ne réduirait pas, selon certaines études, la contamination, que son efficacité semble diminuer avec l’apparition de variants (ces derniers pourraient être sélectionnés par le vaccin) et qu'un phénomène ADE (anticorps facilitants) à venir cet hiver (en cas d'un nouveau variant) n'est pas exclu en France, comme il est probable qu'il ait pu avoir eu lieu en Israël et aux États-Unis, où la vague du variant delta a provoqué une mortalité notable environ quatre à six mois après vaccination d'une très large proportion des populations (exacerbation paradoxale de la maladie par les anticorps facilitant induits par le vaccin). Les effets secondaires du vaccin sont par ailleurs mal connus ; le rappot des effets indésirables lors de la pharmacovigilance n’est évidemment pas exhaustif et le lien de causalité toujours difficile à établir. Néanmoins, il y a probablement lieu de toujours s’interroger sur la balance bénéfice/risque, eu égard aux effets adverses rapportés.
Notamment, il convient de s’interroger sur la pertinence de la vaccination chez les femmes enceintes. Certaines données semblent indiquer que ces dernières sont plus enclines à développer une maladie grave, ce qui pourrait justifier le vaccin. Mais que sait-on réellement des effets sur la femme et son fœtus ?
Regardons tout d’abord les notices des fabricants Pfizer et Moderna, et les premières publications. Rien n’est mentionné sur cette population ; la notice ne préconise pas le vaccin, ni ne le contre-indique, renvoyant habilement la balle au médecin traitant qui sera seul juge (et coupable en cas d’effet adverse ?) de l’indication de cette vaccination ; Pfizer et Moderna, même notification « Si vous êtes enceinte ou que vous allaitez, si vous pensez être enceinte ou planifiez une grossesse, demandez conseil à votre médecin ou pharmacien avant de recevoir ce vaccin ». Nous voyons que les laboratoires se défaussent de toute responsabilité, et nous les comprenons (est-il besoin de rappeler le tout récent scandale de l’anti-épileptique acide valproïque « Dépakine » ?).
Rappelons qu’habituellement, la possibilité d’administrer un médicament à une femme enceinte est subordonnée à des études souvent longues, prenant plusieurs années, afin de permettre la recherche d’effets secondaires sur le développement du fœtus, pouvant ne se révéler que tardivement.
Que trouve-t-on donc dans la littérature pour l’heure ? Quelques données rassurantes dans un article publiées dans le "New England Journal of Medicine" (NEJM), mais extrêmement succinctes.
Analysons brièvement :
3958 femmes ont été incluses dans l’étude, parmi lesquelles on dénombre 827 grossesses. Le taux de perte parmi les grossesses est estimé à 13,9 % (115 sur 827 grossesses, dont 104 fausses couches spontanées), ce qui correspond aux taux observés dans la population générale (non -vaccinée). Cependant, nous notons que la plupart des patientes vaccinées l’ont été après le premier trimestre (69 %) ; or, le premier trimestre de grossesse correspond à la période cruciale, la plus à risque pour le développement du fœtus (organogenèse). L’article conclut ainsi que, bien que les chiffres rapportés soient rassurants, la prudence reste de mise devant beaucoup de données pour l’heure inconnues, et que l’évaluation doit se poursuivre.
« Il est nécessaire de poursuivre la surveillance afin d'évaluer plus précisément les conséquences de la vaccination maternelle contre le virus Covid-19 sur la mère, la grossesse, le nouveau-né et l'enfant, notamment aux premiers stades de la grossesse et pendant la période précédant la conception. » (En anglais dans l’article : « Continued monitoring is needed to further assess maternal, pregnancy, neonatal, and childhood outcomes associated with maternal Covid-19 vaccination, including in earlier stages of pregnancy and during the preconception period »)
Des articles publiés rapportent une transmission des anticorps au fœtus (contrairement à ce qui est dit dans l’article du NEJM), via le placenta - les effets de ces anticorps sur la protection contre la COVID-19 et sur le développement du fœtus ne sont cependant pas évalués
Par ailleurs, on remarque sur les données d’analyse pharmacocinétique Pfizer, que le produit, bien qu’en faible quantité, se concentre dans les ovaires ; il s’agit d’un effet biologique nécessairement significatif. Nous aurions aimé avoir les chiffres au-delà de 48 heures (voir tableau ci-dessous). Quel pourraient être les effets du vaccin sur les ovaires et les fonctions hormonales, particulièrement pendant la grossesse ? Nul ne le sait. Nous remarquons néanmoins que beaucoup de femmes se plaignent de dysménorrhée et de douleurs pelviennes post vaccinales.
https://www.pmda.go.jp/drugs/2021/P20210212001/672212000_30300AMX00231_I100_1.pdf
Il reste donc très étonnant qu’à l’époque du « principe de précaution » et du dogme de l’étude randomisée, qui a valu aux traitements du professeur Raoult d'être rejetés par nombre de médecins, compte tenu d’une évaluation jugée insuffisante, que les mêmes médecins préconisent le vaccin sans aucune prudence dans leurs communications. Il est également fort étonnant que ce genre de communication frénétique se fasse sur les réseaux sociaux, en l’occurrence Twitter, au mépris des règles élémentaires de la déontologie (« faire preuve de prudence et avoir le souci des répercussions de ses propos auprès du public») dans le chaos de la « harcelosphère ». Nous voyons ainsi le Dr Nathan Peiffer-Smadja établir « ses » recommandations, sans la moindre pondération, qui pourtant aurait dû s'imposer, du fait des données inconnues ou mal évaluées susmentionnées.
En conclusion, nous n’avons pas de position dogmatique concernant le vaccin. L’analyse constante du rapport bénéfice-risque reste primordiale, pour chaque population ; il paraît évident que le bénéfice du vaccin est extrêmement discutable sur les populations jeunes et sans comorbidités, possible chez les patients âgés, diabétiques et obèses par exemple. L’évaluation de tout médicament (incluant les vaccins) doit se faire lors d’études rigoureuses, lesquelles doivent être publiées dans des journaux scientifiques indexés et revus par des pairs. Il ne nous parait donc pas possible de se prononcer sur le bénéfice et sur les risques du vaccin chez les femmes enceintes.
La médecine ne doit pas être une propagande et se faire sur « un coup de Twitter » !
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