"Vaccins" : le double langage du gouvernement - Réponse à un contradicteur
Le débat est l'honneur d'une démocratie, et il est bien regrettable que cette pandémie du covid-19 n'ait jamais donné lieu à une grande émission de télévision sur les chaînes du service public financées, sauf erreur de ma part, par les deniers du contribuable. Les Français n'auraient-ils pas le droit de tout savoir ?
Il faut donc être reconnaissant à FranceSoir de permettre la libre expression de ses auteurs, la confrontation des opinons, le respect des lecteurs. Aussi ne puis-je laisser sans réponse une réaction à mon article du 23 juin : "Vaccins" : le double langage du gouvernement".
Les lectrices et les lecteurs de FranceSoir sont parfaitement libres d'avoir leur propre opinion, d'apprécier ou de ne pas apprécier ce qui est écrit. Qui pourrait prétendre plaire à tout le monde ? Et ils devraient apprécier de pouvoir s'inscrire en faux contre telle ou telle assertion publiée par le journal. Ce qui n'est certainement pas le cas dans d'autres médias...
En l'occurrence, je ne peux rester indifférent au "C'est tout de même incroyable d'utiliser toujours la même désinformation, et prendre les lecteurs de FranceSoir pour des veaux". Outre que je me fais le devoir de ne rien avancer que je ne puisse prouver, j'ai le plus grand respect pour les personnes qui veulent bien me lire.
Je veux donc dire à mon contradicteur qu'il ne m'a pas échappé que lorsque la "Direction des Affaires Juridiques du ministère des solidarités et de la santé", pour être très précis, écrit le 28 mars 2021 (j'en ai rappelé la date !) que "les personnes vaccinées sont aussi celles qui sont les plus exposées aux formes graves et aux décès en cas d'inefficacité du vaccin ou de réinfection post-vaccinale (...) du fait de la virulence d'un variant", elle vise les personnes qui étaient alors éligibles à la vaccination, c'est-à-dire les personnes âgées.
D'ailleurs, à propos des citations extraites du mémoire en défense du ministère, j'ai bien pris soin d'écrire à dessein, et je n'étais nullement obligé de le faire : "Certes, trois mois nous séparent de leur remise à la haute juridiction administrative. Mais il reste à prouver qu'elles aient perdu de leur valeur".
N'utilisant pas la même encre à l'endroit de mon contradicteur, je lui indique donc qu'il ne m'a pas démontré que la phrase que j'ai ressortie du mémoire engageant le gouvernement devant le Conseil d'État était désormais à remiser au placard.
Bien entendu, on peut faire comme le président Macron qui vient d'affirmer, sans le moindre doute, que le variant indien ne touche que les personnes qui ne sont pas vaccinées. Il est vrai que ses ministres nous apprenaient, il n'y a pas si longtemps, que nous disposions du meilleur épidémiologiste de la planète à l'Élysée. Mais le lecteur de FranceSoir me pardonnera. En la matière, j'accorde davantage de crédit au professeur Raoult disant, mardi sur sa vidéo hebdomadaire, que le variant indien est, en Angleterre, la cause de la contamination de 10 000 personnes par jour, dont "20 % sont vaccinées". Ce pourcentage atteignant même, en Israël, 40 % parmi les nouvelles contaminations.
Alors, oui, je persiste et signe. Si les personnes âgées, les premières qui ont été vaccinées, sont "les plus exposées aux formes graves et aux décès en cas d'inefficacité du vaccin ou de réinfection post-vaccinale (...) du fait de la virulence d'un variant", il est du devoir du gouvernement de le dire haut et fort. Pour la simple raison qu'il ne faudrait pas qu'au motif qu'elles ont été vaccinées, ces personnes se pensent à l'abri de toute contamination. C'est le bon sens qui parle !
C'est pour cela aussi qu'il devient urgentissime que le président de la République, le Premier ministre, le ministre de la Santé se décident enfin, quoi qu'il leur en coûte en termes de risque pénal ou d'orgueil mal placé, d'admettre qu'il existe des traitements (peu onéreux pour la sécurité sociale) et que l'alpha et l'oméga de la médecine, c'est de prendre en charge les malades et de les soigner.
La contradiction a ceci de bon qu'elle pousse à démontrer et démontrer encore.
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