Paris : cinq interpellations après la découverte de bonbonnes de gaz avec dispositif de mise à feu

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Par AFP
Publié le 03 octobre 2017 - 09:13
Mis à jour le 04 octobre 2017 - 01:30
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Attentat déjoué bonbonnes de gaz 31 rue Chanez
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© Thomas SAMSON / AFP/Archives
Des policiers en patrouille à Paris, le 19 juin 2017
© Thomas SAMSON / AFP/Archives

Des suspects connus pour leur radicalisation mais une cible qui interroge: les enquêteurs tentaient mardi de percer le mystère autour des bonbonnes de gaz équipées d'un dispositif de mise à feu découvertes ce week-end devant un immeuble d'un quartier cossu de Paris.

Cinq personnes d'une trentaine d'années, interpellées par les services antiterroristes en région parisienne et notamment dans les communes de l'Essonne d'Arpajon et Draveil, étaient toujours en garde à vue mardi à la mi-journée, selon une source proche de l'enquête.

Parmi elles, "certaines sont connues des services spécialisés pour leur appartenance à la mouvance radicale", a-t-elle précisé à l'AFP, sans plus de détails.

"L'un était fiché au fichier FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, ndlr), ça veut dire radicalisé", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sur France Inter.

Une enquête antiterroriste a été ouverte après la découverte de l'engin explosif artisanal dans la nuit de vendredi à samedi, dans le quartier aisé du XVIe arrondissement, dans le sud-ouest de la capitale.

Comme l'a indiqué Le Point, qui a révélé l'affaire, plusieurs tentatives de déclenchement - vaines - ont été effectuées sur l'engin, selon la source proche de l'enquête.

Un résident avait alerté les secours après avoir constaté, vers 04H30, la présence de deux bonbonnes dans le hall de son immeuble, selon une autre source proche de l'enquête.

La police a ensuite découvert deux autres bonbonnes disposées à l'extérieur de l'immeuble, sur le trottoir.

De l'essence avait été dispersée autour des bouteilles et "un dispositif de mise à feu" confectionné avec un téléphone portable muni de fils aux extrémités a été retrouvé à proximité, selon ces sources.

"Les bonbonnes, l'essence, le dispositif de mise à feu, tout cela montre quelque chose de sophistiqué, d'abouti", a souligné l'une de ces sources. Mais le choix de la cible, un immeuble d'habitation dans un quartier calme de la capitale, interroge les enquêteurs. "A ce stade, il n'y a aucun élément qui permette d'expliquer le choix de cette adresse", relève la source.

- Escaliers arrosés d'essence -

"Est-ce que faire sauter un immeuble dans un quartier chic de Paris, c'était pas un signe que personne n'est en tranquillité et que cela ne se passe pas simplement dans la banlieue et les quartiers un peu populaires mais que cela peut se passer partout en France ?", s'est demandé Gérard Collomb.

"Nous sommes toujours en état de guerre", a-t-il martelé, alors que l'Assemblée nationale devrait approuver avec une large majorité mardi le projet de loi antiterroriste, destiné à renforcer l'arsenal législatif après la levée de l'état d'urgence au 1er novembre.

Dans le quartier où ont été découvertes les bonbonnes, les questions sont tout aussi nombreuses.

"C'est une chance inouïe" que les bonbonnes n'aient pas explosé, a déclaré à l'AFP une habitante de l'immeuble, qui n'a "pas dormi depuis samedi". "Pourquoi cet immeuble ? Pourquoi pas cet immeuble ? Pourquoi ? Eh bien parce que ça n'arrive pas qu'aux autres", estime-t-elle, en invoquant "la loi de la fatalité".

"Evidemment ça m'étonne (que ce soit passé ici), c'est un quartier très calme", souligne Alain, un habitant de l'immeuble visé.

"Il y avait de l'essence qui avait été répandue sur tous les escaliers", raconte-t-il: "Ça n'a pas explosé mais c'était fait pour que tout saute".

La France est touchée depuis janvier 2015 par une série d'attentats jihadistes qui ont fait 241 morts.

La dernière attaque en date s'est déroulée dimanche, lorsqu'un homme a poignardé deux cousines de 20 ans, aux cris d'"Allah Akbar", sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille avant d'être abattu par une patrouille de militaires de l'opération Sentinelle, une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

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