Alain Juppé : "le problème c'est l'immigration illégale"

Alain Juppé était ce mardi l'invité de France Inter. Le maire de Bordeaux -et favori des sondages pour la primaire de la droite- a évoqué la question migratoire, notamment à Calais, sur laquelle il veut faire la différence entre immigration illégale et asile. Il a à nouveau dit "comprendre" la grogne des policiers, critiquant une politique pénale "de gribouille".

L'évacuation des migrants de Calais vers des centres répartis en France

"Nous accueillerons à Bordeaux une cinquantaine de jeunes. Ce que je veux dire sur cette question difficile -je me suis rendu  dans la +Jungle+ et j'ai vu les conditions indignes dans lesquels ces gens vivent- c'est qu'il faut s'attaquer aux causes. D'abord les accords du Touquet, il faut les dénoncer, même si la Grande-Bretagne n'est pas très réceptive. La question est: +allons nous garder sur le territoire français des personnes dont la Grande-Bretagne ne veut pas+?"

"Dans la +Jungle+ se trouvent  des personnes en situation illégale et des demandeurs d'asile. Il faut partager les choses. Nous avons renoncé à avoir une véritable politique de reconduite à la frontière des migrants illégaux, il faut reprendre cette politique et lui donner une dimension européenne".

"L'accueil, dès lors que se sont des petits groupes, ne reconstituera pas la +Jungle+"

 

L'accueil des réfugiés qui fuient les zones de conflits

"La France a fait ce qu'elle devait, peut-être peut-elle faire mieux. Ce qui me frappe, c'est la capacité d'accueil de beaucoup de nos concitoyens et de nos associations".

 

Environ 200.000 entrées sur le territoire chaque année, est-ce trop?

"Il faut savoir d'abord qui sont ces 200.000 personnes. Le problème c'est l'immigration illégale qu'il faut contrôler en changeant fondamentalement les modalités de contrôle aux frontières externes de l'Union européenne. Le tiers ce sont des étudiants et je ne souhaite pas qu'on ferme la porte de la  France aux étudiants étrangers qui sont une chance".

"La moitié c'est l'immigration familiale mais ce n'est pas toujours le regroupement familial -un étranger qui fait venir sa famille- (dont) j'ai proposé de durcir les conditions. Une grande partie ce sont des Français qui font venir leur famille en France. C'est particulier et il faut lutter contre les mariages blancs et gris".

"Enfin , 10% c'est de l'immigration économique et je propose que le Parlement vote chaque année des quotas".

 

La grogne des policiers et leurs manifestations illégales

"Aucun responsable public ne peut valider les comportements illégaux mais je comprends leur colère motivée par le fait qu'il se sentent lâchés. Cela fait longtemps qu'ils posent le problème de la légitime défense. Je propose d'aligner les règles des policiers sur celles des gendarmes. Dans neuf cas sur 10, lorsqu'un policier utilise son arme il se retrouve devant le tribunal".

"C'est vrai qu'on a eu tort en 2012 de baisser les effectifs, dans un contexte différent. Mais ce qui m'étonne c'est qu'on attende la fin du quinquennat pour lancer les recrutements. C'est la même chose pour le plan de construction de prisons. C'est vraiment une politique pénale de gribouille"

 

Dans son livre, Anna Cabana affirme qu'il a déclaré: "je n'aime pas les flics, (...) je déteste les juges"

"Ce livre est une œuvre d'imagination. J'ai déjà vécu ça du fait du même auteur qui laissait entendre que je n'étais pas le fils de mon père. (...) Je n'ai pas pu dire ça puisque je n'en pense pas un mot".