Alain Juppé sur la route des primaires

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 06 janvier 2016 - 12:38
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Alain Juppé le 5 janvier 2016.
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Alain Juppé a inauguré son QG de campagne, mardi 5 au soir.
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Favoris des sondages, Alain Juppé s'est lancé sur la route des primaires LR pour la présidentielle de 2017 en inaugurant mardi soir son QG de campagne. Déterminé à vaincre ses concurrents, le maire de Bordeaux, dont le livre "Pour un Etat fort" (ed.Lattès) sort ce mercredi, compte bien multiplier les déplacements pour continuer à séduire les électeurs.

L'opération séduction a commencé. Alain Juppé, seule personnalité dont la candidature à la présidentielle est souhaitée par une majorité de Français, continue de dérouler son plan en vue de 2017: un deuxième livre-programme, un QG de campagne plus spacieux, des déplacements en province avec pour objectif de se placer au-dessus de ses "concurrents".

Depuis quelques jours, l'ex-Premier ministre est lancé, à travers les médias, dans une exégèse de son deuxième livre, Pour un Etat fort (ed.Lattès), et de ses propositions sur la sécurité, la justice, l'immigration et la laïcité.

Sa garde rapprochée s'occupe du service après vente: "Alain Juppé est un homme d'ordre et d'autorité", claque dans Paris-Match l'ex-ministre Hervé Gaymard. Qui prend soin d'ajouter, pour nuancer l'aspect "droit dans ses bottes" du maire de Bordeaux, que celui-ci "ne sous-estime pas l'importance de l'épanouissement individuel".

D'ici au 20 novembre, date du premier tour de la primaire de la droite et du centre, "il n'y a pas un jour à perdre", estime Hervé Gaymard. Sont officiellement candidats François Fillon et Alain Juppé. Bruno Le Maire, qui n'est pas encore déclaré, n'en fait plus mystère. Nicolas Sarkozy devrait lui se lancer en septembre. Tout récemment évincée de la direction du parti Les Républicains, Nathalie Kosciuscko-Morizet est aussi sur les rangs. En revanche, Xavier Bertrand, élu président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a jeté l'éponge.

Après la promotion de son livre, Alain Juppé a inauguré mardi 5 au soir un nouveau QG de campagne, plus spacieux, situé boulevard Raspail à Paris. Il est venu saluer les "bénévoles" qui travaillent pour lui, en présence de plusieurs centaines de personnes, dont les parlementaires qui le soutiennent. Dernier recensé, Dominique Bussereau, ex-ministre de Jean-Pierre Raffarin, qui a annoncé lundi 4 son ralliement, et voit en Alain Juppé un "chef d'Etat réformateur", "capable de travailler avec l'opposition".

Il a aussi dévoilé un nouveau logo, "AJ!", accompagné du slogan "Un seul mandat, un seul président", en référence à sa promesse de ne pas se représenter en 2022 s'il est élu président l'an prochain. L'équipe Juppé prend aussi soin des "comités AJ pour la France" qui s'organisent depuis l'année dernière dans toute la France pour le soutenir. Il reste encore 10 mois avant la primaire et tout le monde prévoit une campagne "violente".

Les questions régaliennes, et notamment celle de la déchéance de nationalité des binationaux nés Français -dont Alain Juppé dit qu'elle est inefficace mais voterait pour s'il était parlementaire- vont être débattues lors d'un bureau politique mercredi au siège du parti Les Républicains. Le sarkozyste Brice Hortefeux a d'ores et déjà dit qu'il ne comprenait pas les "vapeurs" de ceux qui raillent une mesure inefficace...

Alain Juppé tente de rester au-dessus de ceux qu'il appelle des "concurrents" dans cette compétition, inédite à droite. Interrogé sur la primaire, il désigne comme seuls "adversaires" "le Front national, dont le programme est un désastre pour la France, et le pouvoir en place qui découvre au bout de quatre années de mandat de président de la République qu'il y a une urgence économique et sociale". Il a ainsi jugé "hors de portée" l'objectif de former 500.000 chômeurs, annoncé par François Hollande le 31 décembre, et a reformulé sur Europe-1 mardi 5 au matin quelques unes de ses pistes: retraite à 65 ans, suppression de l'ISF, réforme du droit du travail, non-remplacement de départs à la retraite pour les fonctionnaires...

Cela a d'ailleurs fait bondir le PS pour qui Alain Juppé, qui séduit une partie des électeurs de gauche, "n'a pas changé", vingt ans après 1995, propose un programme économique qui conduirait à "l'affaiblissement de notre modèle social".

La thématique de l'économie sera l'objet de son troisième livre -après le premier sur l'école mère des batailles- et sortira en mai. D'ici là, il va continuer ses déplacements hebdomadaires dans une trentaine de départements, avec notamment en janvier la Moselle et le Pas-de-Calais. Ses équipes continuent aussi de récolter des fonds. Une somme de 1,3 million d'euros est déjà en banque, soit environ la moitié de l'objectif qu'il s'est fixé.

 

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