Après deux mois d'incarcération, Claude Guéant sort de prison

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Par Arthur CONNAN, Anne LEC'HVIEN - Paris (AFP)
Publié le 09 février 2022 - 14:35
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Claude Guéant le 5 décembre 2018
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© Eric Feferberg / AFP/Archives
Claude Guéant le 5 décembre 2018
© Eric Feferberg / AFP/Archives

Près de deux mois après avoir été incarcéré, Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur et ex-bras droit de Nicolas Sarkozy, a quitté la prison de la Santé à Paris mercredi matin, bénéficiant d'une libération conditionnelle.

Claude Guéant, 77 ans, est sorti peu après 8H30 en toute discrétion de l'établissement pénitentiaire situé au cœur de la capitale, à bord d'une voiture aux vitres teintées, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Celui qui fût aussi préfet et directeur général de la police nationale avait été écroué le 13 décembre, la justice ayant estimé qu'il ne faisait pas les efforts financiers nécessaires pour s'acquitter des sommes qu'il avait été condamné à payer dans l'affaire des primes en liquide du ministère de l'Intérieur.

Un juge d'application des peines avait décidé lundi de faire droit à sa demande de libération conditionnelle, appuyée sur le fait que l'ex-ministre avait entretemps payé sa dette au Trésor public et qu'il souffrait de problèmes de santé.

"Claude Guéant doit désormais très rapidement effectuer plusieurs consultations et analyses médicales compte tenu d'une situation de santé qui s'est aggravée depuis quelques jours et qui impose notamment une prochaine opération chirurgicale", a déclaré à l'AFP son avocat Me Philippe Bouchez El-Ghozi.

Une nouvelle échéance judiciaire l'attend dès la semaine prochaine: il doit être jugé mardi et mercredi à Nanterre pour "financement illicite" de campagne électorale à Boulogne-Billancourt lors des législatives 2012.

L'ancien "cardinal" de Nicolas Sarkozy, qui a fait une longue carrière dans la fonction publique, incarne désormais les affaires liées au quinquennat 2007-2012.

C'est pourtant un dossier antérieur à la présidence, dans lequel il est définitivement condamné depuis 2019, qui lui a valu ces deux mois de prison.

Claude Guéant a été condamné pour avoir puisé, entre 2002 et 2004, dans une enveloppe destinée aux frais d'enquête et de surveillance des policiers, alors qu'il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur.

- D'autres affaires -

Le 23 janvier 2017, il a été reconnu coupable de complicité de détournement de fonds publics et de recel par la cour d'appel de Paris, qui lui a infligé deux ans d'emprisonnement dont un an ferme et 75.000 euros d'amende.

Avec quatre autres prévenus, M. Guéant avait en outre été condamné à verser 210.000 euros de dommages et intérêts à l'Etat - l'équivalent sur la période des 10.000 euros par mois dont Claude Guéant gardait la moitié, le reste étant versé à trois collaborateurs.

Depuis 2019 et le rejet de son pourvoi en cassation, il purgeait cette peine en libération conditionnelle notamment du fait de son âge, avec l'obligation de payer, peu à peu, les sommes dues.

La chambre de l'application des peines de la cour d'appel de Paris avait cependant souligné le 9 novembre qu'il avait réglé "seulement 36%" de sa dette et ce, pour "une grande partie, de façon contrainte par le biais de saisies", ce qui a mené à un retrait partiel de son aménagement de peine et à son incarcération, un mois plus tard.

Comme la loi le permet, M. Guéant avait immédiatement fait une nouvelle requête d'aménagement, accordée lundi.

La décision mentionne qu'il a réglé "intégralement" sa dette - via des prêts consentis par ses proches, selon son avocat - qu'il "souffre de pathologies qui nécessitent des suivis réguliers" qu'il "ne travaille plus au service de l'Etat", selon un extrait consulté par l'AFP.

Le 21 janvier, alors qu'il était en prison, il a été condamné en son absence dans l'affaire des sondages de l'Elysée, se voyant infliger un an d'emprisonnement, dont huit mois ferme, pour favoritisme à l'époque où il était secrétaire général de la présidence. Il a fait appel.

Il reste en outre mis en examen dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Les investigations sur un volet de ce dossier tentaculaire, concernant notamment la vente de tableaux par M. Guéant, ont été closes en juillet, ce qui pourrait mener à un procès sur ces faits.

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