Armes chimiques : la France sanctionne 25 entités et responsables
La France a gelé mardi des avoirs de 25 entités et responsables d'entreprises syriens mais aussi français, libanais ou chinois soupçonnés "d'alimenter le programme syrien de conception et réalisation d'armes chimiques", selon deux arrêtés diffusés au Journal officiel.
Ces sanctions interviennent alors que Paris doit réunir le même jour une trentaine de pays, en présence du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson, afin de poursuivre les responsables d'attaques chimiques en Syrie et de riposter ainsi à un veto russe à l'ONU.
Parmi les entreprises visées figurent notamment des importateurs et distributeurs de métaux, d'électronique et de systèmes d'éclairage. Elles sont domiciliées à Beyrouth (Electronic Katrangi Trading, Nktronics, ABC Shipping Co.), Damas (Electronic System Group) ou Paris (Smart Green Powxer, Lumière Elysées, Smart Pegasus).
Aucun responsable du régime n'est en revanche visé. "Nous n'avons pas aujourd'hui d'éléments permettant d'engager cette démarche au niveau des autorités politiques syriennes", concède-t-on au Quai d'Orsay.
Alors que le régime de Bachar al-Assad a été accusé lundi d'une nouvelle attaque chimique contre une enclave rebelle de la Ghouta orientale, à l'est de Damas, au moins 130 attaques chimiques ont été perpétrées en Syrie entre 2012 et 2017, selon une évaluation française.
Les enquêteurs de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont conclu à la responsabilité du régime syrien dans quatre d'entre elles, dont l'une au sarin qui a tué au moins 80 personnes le 4 avril 2017 à Khan Cheikhoun.
La Russie, qui soutient militairement le président syrien Bachar al-Assad, accuse de son côté les enquêteurs de partialité et a fait usage à deux reprises en novembre de son droit de veto au Conseil de sécurité pour bloquer le renouvellement du mandat d'experts internationaux chargés d'enquêter sur les armes chimiques en Syrie.
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