Baisse de l'impôt sur le revenu : 15 millions de foyers concernés dès le 1er janvier
Près de 15 millions de foyers fiscaux concernés à partir du 1er janvier par la baisse de l'impôt sur le revenu: Bercy a commencé à détailler vendredi les mesures voulues par Emmanuel Macron.
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, proposera dès lundi au Premier ministre, Edouard Philippe, une série de mesures pour mettre en oeuvre la baisse de 5 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu, annoncée la veille par le président de la République lors de sa conférence de presse organisée à l'issue du grand débat national pour répondre à la crise des "gilets jaunes".
"Ma proposition sera qu'environ 15 millions de foyers fiscaux français puissent être touchés, concernés, par cette baisse d'impôt" de cinq milliards d'euros, a expliqué le ministre sur la chaîne télévisée LCI, évoquant plusieurs pistes.
Comme première mesure, M. Le Maire souhaite "adoucir l'entrée dans l'impôt sur le revenu" qu'il juge actuellement "trop brutale" et "dissuasive" notamment pour les personnes qui reprennent un travail.
Lors d'un séminaire prévu lundi avec le Premier ministre, il proposera aussi que la réduction d'impôt se concentre "essentiellement" sur la première tranche, "celle à 14% de l'impôt sur le revenu". Et que "tous ceux qui appartiennent à la deuxième tranche, celle qui est à 30%, puissent également être concernés", a-t-il ajouté.
Cinq tranches progressives existent actuellement pour l'impôt sur le revenu, dont s'acquittent 16,8 millions de foyers fiscaux, sur un total de 38,3 millions: 0%, 14%, 30%, 41% et 45%, pour les revenus supérieurs à 153.783 euros.
- Une baisse d'environ 10% -
La baisse de l'impôt entrera en vigueur en janvier 2020, a précisé de son côté vendredi le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin sur RTL, évoquant une réduction d'environ "10%" pour les contribuables concernés.
"Il appartiendra au Parlement de fixer le montant à partir duquel on fera cette baisse d'impôt", a-t-il souligné, tout en assurant que cette baisse d'impôt serait concentrée sur les "classes moyennes".
Malgré cette baisse des recettes fiscales, M. Le Maire a assuré que le gouvernement ne laisserait "filer" ni le déficit public ni la dette. "Sur la dépense publique, nous ne lâcherons rien", a-t-il affirmé. "Le président de la République s'est fixé un principe dont je me porte le garant: chaque euro de baisse d'impôt sur le revenu doit être financé par un euro de baisse de la dépense publique", a-t-il ajouté.
Le ministre n'a toutefois pas donné de précisions sur les économies envisagées, notamment sur les organismes qualifiés la veille "d'inutiles" par M. Macron qui avait appelé à les réduire "massivement".
"Je ne vais pas commencer à donner des exemples ici ou là parce que cela va inquiéter beaucoup de monde", a reconnu le ministre, précisant toutefois qu'il regarderait avec son collègue Gérald Darmanin, d'ici à la présentation du budget à l'automne, "ce qui est utile et ce qui ne l'est pas".
Même position sur la suppressions de niches fiscales pour les entreprises: "Je recevrai dès la semaine prochaine les représentants des organisations patronales, le Medef, la CPME, les artisans, les professions indépendantes", a-t-il annoncé.
"Nous allons faire un travail très précis pour regarder ce qui répond à l'intérêt général et ce qui en revanche mériterait d'être réduit", a-t-il dit.
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) avait regretté dès jeudi qu'Emmanuel Macron n'ait pas entendu "le ras-le-bol fiscal des artisans" et des petites entreprises en annonçant la suppression de niches fiscales.
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