Baroin : "l'Etat pouvait retirer un de ses impôts", plutôt que de supprimer la taxe d'habitation
François Baroin, président de l'Association des maires de France (AMF), a affirmé jeudi que si l'Etat voulait faire une politique en faveur du pouvoir d'achat, plutôt que de supprimer la taxe d'habitation dévolue aux communes, "il pouvait supprimer un de ses impôts".
"Nous contestons le fait qu'on nous retire une ressource", a affirmé M. Baroin à Public Sénat et à l'AFP, à l'issue de la clôture du 100e congrès des maires de France, qui s'est tenu porte de Versailles à Paris.
"A la limite, si l'Etat voulait faire une politique +pouvoir d'achat+, il pouvait retirer un de ses impôts à lui mais pas retirer un impôt d'une commune", a-t-il dit.
Selon lui, "personne de sérieux ne s'accroche comme un rat sur un sac de grain au principe de la taxe d'habitation. Dans une ville comme la ville de Troyes que je dirige, il y a 53% des gens qui ne la paient pas, il y a 42% de gens au niveau national". Mais "il y a un risque constitutionnel réel pour le gouvernement, qui est de dire +elle est injuste pour 80% des gens mais on la garde pour 20%. Le président de la République a dit +je mesure ce risque+", a-t-il observé.
A l'instar du président de l'AMF et maire de Troyes, de nombreux élus locaux s'inquiètent de l'exonération de la taxe d'habitation pour 80% des contribuables, une des promesses phare du candidat Emmanuel Macron lors de la présidentielle, qui doit être intégralement compensée par l'Etat.
"Plus d'un Français sur deux ne paie pas l'impôt sur le revenu et 43% des gens représentent 80% des recettes de l'impôt sur le revenu. Peut-être peut-il y avoir une réflexion là", a-t-il suggéré.
"Ce que nous, nous demandons, c'est la garantie d'une ressource autonome que nous maîtrisons et de conserver le lien entre l'habitant et notre commune pour une raison qui est presque une raison philosophique, qui est une raison identitaire d'enracinement autour de l'idée même de la commune".
"La personne qui habite dans un territoire, par sa contribution, participe au financement des services publics que, par ailleurs, elle sollicite et qui lui font du bien", a-t-il insisté.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.