Le Pentagone, Signal et des failles de sécurité


Des responsables américains ont ajouté par erreur Jeffrey Goldberg dans une conversation Signal privée portant sur des questions de défense. Rédacteur en chef chez The Atlantic, il en a fait un article et ainsi créé un scandale. Le public crie à l'incompétence et les médias utilisent un mémo du Pentagone portant sur les vulnérabilités de l'application de messagerie pour faire monter la sauce...
Depuis des années, Signal est reconnue pour son chiffrement de bout en bout. Elle se trouve aujourd'hui au cœur d’une tempête médiatique, depuis que Jeffrey Goldberg a publié son article intitulé "The Trump Administration Accidentally Texted Me Its War Plans". Captures d'écran à l'appui, il montre qu'il a pu voir des échanges sensibles, incluant notamment Pete Hegseth, ministre de la Défense, et qu'il avait ainsi pris connaissance du plan d’attaque de l’administration Trump au Yémen.
Depuis, les tensions sont montées au sein de l’administration américaine, où l’incident a mis en lumière la fragilité des protocoles sécurisés utilisés par les responsables gouvernementaux. L'affaire est devenue un sujet de critique concernant l’incompétence des fonctionnaires impliqués. Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale, a reconnu cette erreur. Faute avouée à moitié pardonnée, même si les histoires peuvent changer ! D'autres ne l'auraient pas fait.
En parallèle, NPR s'est procuré un mémo du Pentagone, datant du 18 mars. Dans ce dernier, le Pentagone explique que "l’utilisation de Signal par les cibles habituelles des activités de surveillance et d’espionnage a fait de cette application une cible de grande valeur pour l’interception d’informations sensibles", et se penche donc sur d'éventuelles vulnérabilités de l'application. En mélangeant cette information à la publication de l'article de Goldberg, on peut croire que la Pentagone remet la faute sur Signal pour noyer le poisson, mais il n'en est rien.
L'application s'est tout de même défendue, réfutant toutes les accusations, et précisant que les problèmes d'espionnage et de surveillance étaient liés à des attaques de phishing via QR codes et non à une faille dans la cryptographie sous-jacente de l'application.
NDLR : Cet article a été modifié le 27/03/2025 à 18:15.
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