Benoît Hamon : le burn-out "est un phénomène massif, touchant du salarié au patron"
La reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle
"Le gouvernement est favorable à l'ouverture du débat. Ce syndrome, qui conduit le plus souvent à la dépression, chacun reconnaît qu'il est massif, concerne des millions de salariés, jusqu'au chef d'entreprise. Il y a des patrons qui font des burn-out, tout le monde peut en être victime".
"Je ne souhaite pas différencier chef d'entreprise, agriculteur, salarié. Quand le travail broie, nous devons nous pencher sur les raisons de la multiplication de ces dépressions graves et sur la manière de les prévenir".
"Le gouvernement ne dit pas +non+, il avance prudemment. La majorité l'encourage à aller plus vite".
"Les partenaires sociaux disent qu'ils n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une définition, et vu le peu d'entrain du MEDEF cela a peu de chances d'arriver. Aujourd'hui, pour que le burn-out soit reconnu comme maladie professionnelle il faut atteindre une Incapacité permanente et partielle (IPP) de 25%, ce qu'on atteint jamais dans le cas d'une dépression. En Suède, il n'y a pas de seuil, tous les cas sont étudiés. Entre 25% et 0% il y a un milieu".
"Quant il est établi qu'il y a un lien entre maladie et travail, comment la faire reconnaitre comme maladie professionnelle? Il faut que ceux qui sont responsables de ces nouvelles organisations du travail, d'une recherche de la rentabilité à court terme, soient encouragés à prévenir ces maladies".
"Les politiques managériales mettent bien souvent la pression sur les salariés. Avec les nouvelles technologies, on ne quitte pas son travail. A peine on se réveil, on regarde ses mails et quand on rentre on est encore branché. On peut supporter cela un temps, mais parfois on craque".
"Il faut aussi ouvrir un grand débat à la faveur de ce sujet sur l'organisation du travail".
Allez-vous voter le projet de loi sur le dialogue social?
"Oui. Il y a des mesures avec lesquelles je ne suis pas d'accord et d'autres avec lesquelles je suis d'accord. Il y a plus de dialogue social".
"Oui, cette loi est de gauche, le compte pénibilité par exemple (car) un ouvrier a six ans d'espérance de vie en moins qu'un cadre".
"(Sur le compte pénibilité) le patronat a demandé l'individualisation et maintenant il trouve cela compliqué. On a beaucoup de considération à l'égard des chefs d'entreprises, j'aimerai que la gauche en ait également à l'égard de ceux qui travaillent".
François Hollande est-il légitime pour se présenter en 2017?
"Il a posé des conditions à sa propre candidature: l'inversion de la courbe du chômage".
"Il est légitime du moment qu'il est sortant. Le sujet est celui de laisser une empreinte sociale pour passer le cap du premier tour (de la présidentielle de 2017, NDLR). Je pense que manifestement aujourd'hui nous ne sommes pas en situation de le faire".
"Il n'y a pas un sondage qui nous mette au second tour de l'élection présidentielle. Mais deux ans c'est énorme".
"Dès lors que le président de la République a dit que venait le temps de la redistribution, le rôle du Parlement est de tout mettre sur le pouvoir d'achat et sur les conditions de travail".
Arnaud Montebourg fera-t-il son retour en politique?
"Il a dit qu'il se retirait de la vie politique professionnelle, qu'il ne voulait plus en retirer de revenus, il n'arrête donc pas la politique".
Sur le rôle de la France en Europe
"Je n'ai pas changé de position depuis mon +non+ au référendum sur la Constitution européenne (en 2005, NDLR). A l'exception de l'union bancaire, je considère que la France n'a pas le rôle de leader en Europe qu'elle devrait avoir. Sur les questions de l'intégration dans le domaine social, de prise en charge des migrants, de respect des droits de l'Homme".
"J'ai de la loyauté envers la famille politique à laquelle j'appartiens, mais aussi envers les électeurs".
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