Cambadélis dit non aux alliances PS-Les Républicains aux régionales
Il faut avoir le courage d'assumer ses prises de position ou se taire. Voilà en substance le message de Jean-Christophe Cambadélis, qui a toutefois usé d'un langage un peu plus fleuri, suite à la proposition d'un ministre anonyme de faire des alliances entre le PS et Les Républicains au second tour des élections régionales, proposition révélée ce lundi 14 par France info. Cet "influent" membre du gouvernement, selon la radio, a ainsi lancé l'idée d'alliances entre le PS et Les Républicains (LR) entre les deux tours pour faire barrage au Front national.
"Le ministre anonyme qui propose la fusion suicide au second tour des régionales avec (Christian) Estrosi ou (Xavier) Bertrand, soit il se nomme, soit il se la ferme", a ainsi tonné le patron du PS sur Twitter dès ce lundi matin, soit quelques heures à peine après que France Info eut dévoilé ses informations. Il a au passage ciblé nommément Christian Estrosi, tête de liste LR aux régionales en région Provence-Alpes-Côte d'Azur qui dénonçait en avril dernier une supposée "cinquième colonne islamiste" en France, et Xavier Bertrand, candidat LR en Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui réclame un blocus maritime au large des côtes libyennes. "Les déclarations extrémistes de Christian Estrosi et de Xavier Bertrand sur les réfugiés empêchent désormais le front républicain", a ainsi tranché Jean-Christophe Cambadélis dans une interview à Libération parue ce lundi.
A droite aussi, la proposition se heurte à une levée de boucliers. "C'est le meilleur moyen de faire progresser Le Pen, fille et petite-fille", a par exemple réagi Luc Chatel, le conseiller politique de Nicolas Sarkozy, sur Europe-1.
"Cela fait des années que nous disons, qu'en réalité, nous sommes confrontés à l'UMPS, c'est-à-dire à une communauté de pensée, à une proximité politique entre l'UMP (devenue Les Républicains, NDLR) et le PS (...). Et là, elle apparaît en toute clarté", a pour sa part déclaré Marine Le Pen sur France info. Puis d'ajouter, sur Twitter: "Rien que d'y penser, c'est déjà un terrible aveu!".
L'idée du ministre anonyme dévoilée par France info est de fusionner les listes PS et LR entre les deux tours si le candidat socialiste devait arriver en troisième position après le premier tour de scrutin. Au lieu de se retirer au bénéfice du "front républicain", cette "alliance technique" permettrait ainsi aux socialistes de conserver quelques élus, plutôt que de perdre tous leurs sièges en se retirant de la course, tout en privant le FN de la victoire.
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