Cécile Duflot : la loi Macron "remet en cause les avancées sociales"

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Pierre Plottu
Publié le 20 janvier 2015 - 10:04
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Cécile Duflot.
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©Capture d'écran Dailymotion
Jean-Luc Mélenchon a "fait évoluer sa réflexion" sur l'écologie, se réjouit Cécile Duflot.
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Cécile Duflot était l'invitée de France Inter, ce mardi matin. La députée Europe Ecologie-Les Verts est notamment revenue sur la loi Macron, à laquelle elle est farouchement opposée.

Meeting de soutien à Syriza, pour montrer qu'une autre gauche est possible en France?

"Surtout pour montrer qu'il peut se passer quelque chose, dans quelques jours, pour le peuple grec qui en a besoin car il a souffert dans des proportions difficilement imaginables: les exigences de la Troïka ont provoqué une hausse de la mortalité infantile de 42% en Grèce".

"Faire bouger les choses en Grèce c'est nécessaire. Ça fera bouger les choses en Europe et on en a besoin. Il faut remettre en cause une politique européenne devenue aveugle et quasiment exclusivement budgétaire".

"Je ne souhaite pas, par exemple, que les débats soient franco-allemands, ils doivent se poser au niveau européen".

 

Avec qui sera allié EELV aux élections départementales de mars prochain?

"Ça dépendra des départements. Il y a déjà beaucoup de candidatures communes avec le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon".

"Les situations ne sont pas les mêmes en Seine-Saint-Denis et dans le Tarn, ce n'est pas un scoop. La politique a besoin qu'on puisse dire que tout le monde n'agit pas exactement de la même manière, de ne pas avoir qu'une vision partidaire de coalition, qui est un peu dépassée".

"J'aurais tort de ne pas reconnaître l'évolution de Jean-Luc Mélenchon sur les questions écologistes. Il a fait évoluer sa réflexion".

 

Souhaitez-vous l'échec de la loi Macron?

"Je suis très opposée à la loi Macron dans son ensemble, mis à part quelques dispositions qui vont dans le bon sens, comme sur les professions réglementées".

"Je ne vois pas du tout en quoi il faut réformer le droit de l'Environnement par ordonnance. Qu'est-ce que ça veut dire? Qu'il n'y aura pas de débat parlementaire? Le président de la République a dit lui-même récemment qu'il y aurait un travail fait sur le dialogue environnemental. Au lieu de cela, il y a une ordonnance, sans débat parlementaire, insérée dans un article de la loi Macron. C'est un gloubiboulga".

"J'ai la liberté de pouvoir dire les choses de manière assez franche: oui des députés socialistes ont essayé de limiter la casse. Mais au fond, cette loi est très idéologique et vise à supprimer encore un certain nombre d'avancées sociales".

"L'idéologie sous-jacente de cette loi c'est un peu plus de libéralisme, un peu moins de protection".

"Le piège de cette loi est qu'elle additionne tout un tas de petites décisions techniques qui n'ont rien à voir les unes avec les autres. Mais qu'est-ce que ça veut dire de faire qu'on pourra travailler 12 dimanches par an? En quoi ça fait progresser la société?".

"Qu'est-ce qui a fait qu'on ne travaille plus le dimanche? Des mobilisations sociales très importantes. Quand on remet en cause les avancées sociales ce n'est jamais anodin. Et quand c'est un gouvernement qui se dit de gauche, c'est très problématique".

 

A propos des manifestations anti-Charlie, François Hollande a dit "on n'insulte personne quand on défend ses idées". Etes-vous d'accord?

"Oui, c'est juste. Certains peuvent être choqués mais c'était d'ailleurs un des rôles de Charlie Hebdo, moi-même j'ai parfois été choquée. C'est ça la liberté d'expression. On n'est pas obligé d'apprécier, mais on ne peut pas interdire".

 

Des peines de prison pour apologie du terrorisme?

"La loi a été votée en novembre 2014. Les écologistes avaient exprimé de très grandes réserves, notamment sur cette qualification, sur son encadrement. On voit bien aujourd'hui que l'absence de précision de définition de +l'apologie du terrorisme+ laisse une porte grande ouverte à des condamnations très lourdes. Il faut sans doute reprendre le travail législatif".

 

Un "Patriot Act" à la française?

"Le président, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ont très bien agit en disant que si l'on veut défendre nos valeurs, et notamment la liberté, par la restriction des libertés, c'est contradictoire".

"Il faut être vigilant contre ceux qui se radicalisent, oui il faut renforcer les moyens des renseignements et de la police qui les surveillent, mais il faut être clair sur la nécessité de défendre nos valeurs et notamment la liberté".

 

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