Chantage à l'Élysée : Macron menacé de destitution par LFI
La France Insoumise a promis d'engager une procédure de destitution contre Macron si leur candidate au poste de Premier ministre, Lucie Castets, n'est pas choisie. Une initiative que tous les partis du NFP ne partagent pas, et qui a l'air de laisser le président tout à fait indifférent.
Comme tout bon Prince qui se respecte, Macron se fait attendre. Les partis s'excitent en attendant la nomination du prochain Premier ministre, et sans surprise, c'est à gauche qu'on fait le plus de bruit. Depuis l’annonce du chef de l’État le 23 juillet, qui ne semblait pas même considérer la suggestion de Lucie Castets venue du Nouveau Front Populaire (NFP) en n’en faisant aucune mention, les esprits s’échauffent. Si bien que le parti de Mélenchon a décidé d'opter pour la menace : en cas de déception, ils mèneront la destitution. Pour marquer le coup, les trois principaux dirigeants du parti, Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard et Mathilde Panot, ont signé une tribune dans La Tribune Dimanche. Comme le rapporte le média, en faisant la sourde oreille, le mouvement accuse le Président d’effectuer un « coup de force institutionnel contre la démocratie ».
Par ce « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat », comme l’affirme le parti au travers de l’article 68 de la Constitution, la destitution du président de la République pourrait être envisagée. La tribune ferait alors figure d’ « avertissement solennel » avant que la situation ne s’envenime.
Une démarche qui, bien que peu anodine, n’est pas exceptionnelle. François Hollande déjà, avait été menacé par la droite d’une telle procédure lors de la publication de l’ouvrage Un président ne devrait pas dire ça. Publié en 2016, le livre des célèbres journalistes du Monde, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, avait secoué le paysage politique de l’époque.
Chacun attend donc patiemment le conciliabule prévu par Emmanuel Macron ce vendredi 23 août, qui prévoit la venue de Lucie Castets, selon les informations des Échos.
L'ironie, c'est que LFI n'est pas vraiment soutenue par la gauche. Le Parti Socialiste (PS) a en effet désapprouvé l’initiative, et quelques-uns de ses membres l’ont fait publiquement. Le premier secrétaire du parti entre-autres, Olivier Faure, se confie à ce sujet sur X, affirmant que cette tribune « n’engage que leur mouvement ». Du côté des écologistes, même constat. Marine Tondelier s’exprime sur franceinfo en admettant que « il n’y a pas grand monde en dehors de LFI qui est venu apporter son soutien à cette démarche ». On voit déjà le coup d’épée dans l'eau...
Pourtant, LFI continue d’y croire. Le coordinateur du parti, Manuel Bompard, l’assure au lendemain de la tribune, il s’agit d’une « possibilité crédible ». Passée l'excuse de la trêve olympique, il va bien falloir faire un choix.
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