Claude Guéant après la tuerie de "Charlie Hebdo" : "Nous avons été trop complaisants à l'égard des communautarismes"

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AS
Publié le 13 janvier 2015 - 09:42
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Claude Guéant sur France Info mardi 13 janvier.
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©Capture d'écran France Info
Claude Guéant sur France Info mardi 13 janvier.
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L'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, était l'invité de France Info ce mardi. Il a réagi à la Une de "Charlie Hebdo" de mercredi 14, une semaine après la tuerie dont a été victime la rédaction. Il s'est également exprimé sur les leçons à tirer de ce drame.

La Une Charlie Hebdo de mercredi 14

"C'est une Une assez émouvante parce qu'elle est une main tendue, l'expression d'une volonté d'apaisement dans une société déboussolée".

"Je ne crois pas que je vais m'abonner".

 

Les caricatures

"C'est leur responsabilité. J'ai souvent été choqué par des caricatures de ce journal mais il n'y a pas de limite à la liberté d'expression".

 

Les propositions de Manuel Valls pour mieux lutter contre le terrorisme

"Il y a beaucoup de choses à faire. Il faut mettre sur la table les éléments dont on dispose. Se poser des questions sur ce qui peut être amélioré".

"L'expérience prouve que c'est dans la crise qu'on arrive à apporter des réponses d'un niveau supérieur aux questions qui se posent. Il faut prendre garde à ce que ces réponses soient respectueuses des principes de liberté.  On ne va pas faire n'importe quoi. Certains ont évoqué l'éventualité d'un Patriot Act à la française. En caricaturant je dirais qu'il est hors de question de faire Guantanamo en France"

 

Le regroupement de certains détenus dangereux

"Il n'y a pas de bonne réponse. Ces détenus qui ont déjà un profil dangereux et pourraient s'auto-radicaliser de manière plus forte. Mais tous les gouvernements depuis les années savent bien qu'il ya a un problème de radicalisation sans y arriver jusqu'ici. Il faut éviter le prosélytisme. Il faut faire de la dentelle".

 

Les hommes et femmes qui reviennent du Djihad

"Je propose la déchéance de nationalité pour ceux qui ont plusieurs nationalités dès lors qu'ils répudient les idéaux de la nation française".

"On s'adapte à l'évolution du terrorisme. Dans la loi Cazeneuve (dont les décrets d'application ne sont pas encore parus) il y a des mesures pertinentes sur l'entreprise terroriste individuelle. C'est une bonne chose".

"Jusqu'à récemment on était face à un phénomène de réseaux, de structures terroristes. Aujourd'hui nous avons aussi des individus ou des petits groupes qui passent à l'action. Il faut s'adapter à cela".

 

"L'immigration n'est pas liée au terrorisme mais complique les choses" selon Nicolas Sarkozy

"J'approuve ce qu'a dit Nicolas Sarkozy. Il ne veut pas faire d'amalgame entre immigration et terrorisme mais du fait d'une immigration massive, nous avons beaucoup de mal à intégrer. Ce n'est pas pleinement réussi, c'est le moins que l'on puisse dire".

"Nous nous attachons aux préoccupations de notre pays et le Front national aussi c'est normal. Nous tirons des conséquences qui ne sont pas les mêmes".

 

Les civilisations qui ne se vaudraient pas toutes

"Je remarque qu'à droite comme à gauche ce terme qui m'a été tellement reproché est utilisé par tout le monde. Je prétends que les systèmes ne se valent pas et le notre qui respecte les libertés, les droits de la femme, l'expression politique, la démocratie est meilleur que d'autres. Et ce n'est pas relativiste".

 

Débat qui monte sur "que faire aujourd'hui?"

"Il y a eu une mobilisation formidable, jusqu'à 4,5 millions de personnes. On n'avait jamais vu ca. Les gens qui n'ont pas manifesté n'ont pas voulu signifier qu'ils étaient opposés à quoi que ce soit. Les Français ont voulu dire non à une entreprise terroriste qui avait deux objectifs: faire vaciller nos valeurs républicaines et semer la discorde, les oppositions entre les communautés au sein de notre pays".

"Nous avons été trop complaisants à l'égard des communautarismes c'est-à-dire des écarts à la règle républicaine. Nous avons laissé penser qu'il était possible à ceux qui le voulait d'appliquer en France une loi différente de celle de la République".

 

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