Comptes de campagne : Macron et Mélenchon, un traitement différent ?
Jean-Luc Mélenchon s'est indigné mardi 29 sur son blog suite à l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris pour "vérifications" de ses comptes de campagne présidentielle.
Le leader de la France insoumise dénonce un traitement différent pour lui et pour Emmanuel Macron. Certains frais de campagne du président de la République avait également été observés mais sans que cela donne de suites judiciaires.
"La Commission nationale des comptes de campagne (...) a fait un communiqué pour défendre les rabais dont a bénéficié le candidat Macron. Un communiqué pour lui, un signalement judiciaire pour moi", s'emporte ainsi Jean-Luc Mélenchon.
Il fait ainsi référence aux importantes remises dont avait bénéficié le candidat d'En Marche, mais que la CNCCFP a par la suite jugées "acceptables" et pas "illicites"."Je garantis que je n’ai jamais bénéficié d’aucun rabais à 100% sur une prestation", a d'ailleurs insisté Jean-Luc Mélenchon mardi.
Voir: Comptes de campagne de Macron - remises des fournisseurs "acceptables", pas "illicites"
Même légal, un rabais important peut en effet être interprété comme un cadeau à un candidat qui aurait alors une "dette" envers l'entreprise qui lui a consentie. Cependant ce n'est pas pour l'obtention des cadeaux mais plutôt pour en avoir distribué que les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon seraient examinés.
La CNCCFP avait en effet été interpellée par les montants importants facturés par certains prestataires liés parfois de très près à LFI ou ses membres. En clair, elle envisagerait que des entreprises aient surfacturé leurs prestations en espérant qu'elles soient épongées par les remboursement de frais de campagne.
Lire aussi: Comptes de campagne: Mélenchon "garantit" avoir agi "honnêtement et scrupuleusement"
Ces dépenses concernent 440.027 euros payés à L'Ere du peuple, prestataire dont trois des quatre salariés ayant travaillé à la campagne de Jean-Luc Mélenchon étaient également membres de l'équipe de campagne. Par ailleurs, cette association loi 1901 "n'a pas d'activité commerciale déclarée" et ses bureaux étaient "situés à la même adresse que l'association de financement électorale", avait noté la commission.
De même, elle s'est interrogée sur une éventuelle surfacturation des prestations de Mediascop, société dirigée par Sophia Chikirou, responsable de la communication du candidat. La CNCCFP avait retranché 54.600 euros au motif d'"écarts significatifs" entre les montants et "la grille tarifaire de cette entreprise".
Il est important de noter que la CNCCFP est un organe administratif et non judiciaire. Elle a avant tout pour rôle de vérifier si une dépense présente "un caractère électoral" et peut donc être remboursée. Le fait qu'elle retoque une dépense n'implique pas qu'une infraction a été commise car l'équipe de campagne peut l'avoir considérée en toute bonne foi comme remboursable.
En revanche, la CNCCFP peut faire remonter l'information à la justice si elle soupçonne une opération illégale. Ainsi elle avait saisi le parquet au sujet de dons privés au bénéfice de la campagne d'Emmanuel Macron, mais après analyse, ce signalement n'a pas donné lieu à des suites judiciaires, selon une source proche du dossier.
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