Convention de la France insoumise : Mélenchon veut mettre au pas ses "insoumis" et vise l'après 2017
Ils étaient mille, il n'en restera qu'un. Jean-Luc Mélenchon a organisé ce week-end du samedi 15 et dimanche 16 sa première "convention de la France insoumise" à laquelle ont participé un millier de ses "insoumis", dont 650 tirés au sort. Le but: poser une nouvelle pierre sur le chemin vers la présidentielle du leader du mouvement et définir un programme commun qui s'imposera à tous les investis, notamment aux législatives de 2017. Mettre au pas les insoumis, en somme.
"Nous avons deux échéances couplées: c’est la même campagne que nous mènerons à l’élection présidentielle et aux législatives", a ainsi expliqué Manuel Bompard, directeur de campagne de Mélenchon, cité par Libération. Mais, car il y en a un, le mouvement qui a revendiqué en outre avoir la capacité à être présent dans toutes les circonscriptions aux législatives, a posé ses conditions.
Que les candidats s'engagent, sous peine de ne pas être investis, à présenter le même programme (et utiliser la même affiche visiblement) partout dans le pays: celui de Jean-Luc Mélenchon. Un catalogue de mesures qui a été validé en amont et dont les participants à la convention de ce week-end, ainsi que des internautes, ont défini les mesures prioritaires (le refus du traité de libre-échange en cours de négociations avec les Etats-Unis, ou Tafta, avec 48% est arrivé en tête des votes). Même programme, même visage: au-delà d'une ressemblance avec la méthode frontiste, le principe est donc d'imposer aux "insoumis" un cadre strict...
Celui qui se revendique comme le vrai leader de la gauche face à la droite en a également profité pour distribuer quelques piques à ses adversaires, socialistes surtout. Il a ainsi précisé le cadre qu'il souhaite pour la future candidature de François Hollande, qui doit tenter sa chance en 2017 a-t-il déclaré au JDD daté de dimanche: "Je ne serais pas d’accord avec un tour de bonneteau où viendrait un autre PS pour nous dire: +moi, je ne suis pas impliqué, je ne suis ni responsable ni coupable! Amnistie générale+". Arnaud Montebourg notamment appréciera. Macron, dépeint en "Attila face aux conquêtes sociales des salariés" en a également pris pour son grade.
Ce qui n'empêche pas Mélenchon de ratisser large. "J’ai milité toute ma vie avec les communistes. J’ai milité toute ma vie avec des socialistes. Ils me manquent", a-t-il ainsi notamment lancé à la tribune pour draguer les déçus des deux partis. L'objectif de celui qui s'est même présenté dimanche comme le seul "rempart" face à la droite est clair: refaire au PS le coup qu'il a fait au PC en 1981. Reste à savoir si "JLM" réussira aussi bien que "Tonton" en son temps.
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