Depuis le Cher, Edouard Philippe défend la gestion du 1er mai

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Par Paul AUBRIAT - Sancoins (France) (AFP)
Publié le 02 mai 2018 - 06:00
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Le Premier ministre Édouard Philippe en Mayenne le 23 avril 2018
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© CHARLY TRIBALLEAU / AFP/Archives
Le Premier ministre Édouard Philippe en Mayenne le 23 avril 2018
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Depuis le Cher où Matignon s'est délocalisé pour trois jours au contact du "terrain", Edouard Philippe a fermement défendu la gestion par l’État de la manifestation du 1er mai à Paris, marquée par des violences de groupes d'ultragauche.

"Je peux vous dire qu'en aucune façon il n'y a eu défaillance de l’État", a assuré le chef de gouvernement sur BFMTV, en dénonçant les images "profondément choquantes, scandaleuses" de dégradations en marge du traditionnel défilé syndical mardi.

Et ce n'est pas parce qu'Emmanuel Macron est en voyage officiel en Australie et en Nouvelle-Calédonie "qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion", a martelé Edouard Philippe, en décrivant un état d'esprit empreint de "calme, autorité et fermeté".

"J'espère que tous ceux qui se sont rendus coupables de ces actes seront sévèrement punis", a insisté le Premier ministre, interrogé depuis la préfecture, à Bourges, où il a également évoqué la possibilité de demander la dissolution "d'associations" pour éviter de nouvelles violences.

Dans cette perspective, et alors que le député La France insoumise François Ruffin a appelé à faire la "Fête à Macron" samedi à Paris entre Opéra et Bastille, M. Philippe a appelé "chacun à bien mesurer ses propos" en particulier "tous ceux qui détiennent une responsabilité par leur mandat, leur fonction".

Le sujet a considérablement pollué la première des trois journées de délocalisation de Matignon dans le Cher, où le Premier ministre et ses services ont posé leurs valises pour "aller à la rencontre des acteurs du terrain, pour écouter et aussi expliquer" l'action du gouvernement, selon M. Philippe. Une expérience déjà tentée à l'automne dans le Lot: à l'issue de la deuxième Conférence nationale des territoires organisée le 12 décembre à Cahors, le chef du gouvernement avait fait une tournée en plusieurs étapes du département.

Régulièrement attaqué par l'opposition sur la supposée déconnexion de l'exécutif avec les territoires, le Premier ministre a choisi le département du Cher pour son "image très rurale mais avec une réalité industrielle très forte", dans lequel "se posent des sujets d'accès et d'éloignement" en dépit de sa position centrale.

"C'est un bon endroit pour évoquer les transformations engagées", a indiqué M. Philippe lors d'une courte allocution devant le conseil municipal de Bourges, après avoir essuyé quelques huées d'une trentaine de manifestants lors de son arrivée en mairie.

- Les réformes illustrées -

Dans la matinée, au cours d'une visite sur un marché aux bestiaux à Sancoins, dans le sud-est du département, le chef du gouvernement a ainsi plaidé pour "la montée en gamme" des filières agricoles, alors qu'un projet de loi pour l'agriculture et l'alimentation doit être débattu en mai à l'Assemblée nationale, dans l'hémicycle.

Il s'est également rendu dans une exploitation agricole à Nérondes où il a rencontré de jeunes producteurs de quinoa qui ont notamment mis leurs graines au menu du restaurant de l'Assemblée nationale. Ou encore à l'abbaye de Noirlac pour défendre le tourisme culturel.

Dans l'après-midi, alors que le Cher compte 30% de médecins en moins que la moyenne hexagonale, M. Philippe a conversé avec le personnel d'une maison de santé pluridisciplinaire. Emmanuel Macron avait promis durant sa campagne que le nombre de ces établissements doublerait, notamment pour résoudre la problématique des déserts médicaux.

Jeudi, une partie de la délégation ministérielle doit visiter un laboratoire et échanger avec des élèves entrepreneurs, soulignant que les trois jours de séminaire doivent mettre l'accent sur le volet économique, dans un département où un quart de la population est employé dans l'industrie.

Un déplacement à Vierzon, l'une des 222 villes bénéficiaires du "plan action cœur de ville" annoncé fin mars par le gouvernement, est également prévu.

Vendredi matin, MM. Philippe et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire doivent enfin se rendre dans un centre de ressources technologiques à Bourges.

Le choix du Cher, dont 98% des axes routiers sont bi-directionnels et donc soumis à l'abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée à partir du 1er juillet, ce qui suscite la colère d'automobilistes soutenus par de nombreux élus, "montre qu’Édouard Philippe veut se confronter aux inquiétudes et aux difficultés", "sans éluder les questions", estime par ailleurs son entourage.

Deux autres délocalisations des services du Premier ministre doivent avoir lieu en juin et en juillet, a en outre précisé cette même source.

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