Des élus FN font le rapprochement entre l'attentat de Paris et la chanson française à l'Eurovision
C'est un dérapage qui n'a pas attendu le délai minimum de l'enquête et qui s'est basé sur un rapprochement plus que douteux. Plusieurs cadres de premier plan du Front national ont déclenché la polémique samedi 12 dans la soirée, peu après l'attentat terroriste rue Monsigny qui a provoqué la mort d'une d'un jeune homme de 29 ans tué à coups de couteau (en plus de l'assaillant).
Car, hasard du calendrier, ce même samedi soir, le concours de l'Eurovision se déroulait au Portugal. Et les candidats français, le duo Madame Monsieur ont interprété la chanson Mercy, évoquant la venue au monde d'un enfant né sur un bateau de migrants.
Pour les représentants du FN, le lien "ironique" semblait évident entre une France qui envoie au concours de l'Eurovision une chanson faisant la promotion de l'immigration (selon eux), et un attentat commis par un jeune naturalisé français d'origine tchétchène.
Stéphane Ravier sénateur et maire du 7e secteur de Marseille lâche ainsi: "Ils sont prêts à sacrifier les peuples pour soulager leur bonne conscience de bobo!".
Pendant que la France est représentée à l’#Eurovision par la chanson #Mercy, encourageant l’immigration massive, un islamiste tue une personne et en blesse plusieurs à Paris.
— Stéphane Ravier (@Stephane_Ravier) 12 mai 2018
Ils sont prêts à sacrifier les peuples pour soulager leur bonne conscience de bobo ! #NonMercy
David Rachline, le maire de Fréjus, enchaîne neuf minutes plus tard.
Il y a d'un côté les membres du showbiz dégoulinants de bons sentiments, qui profitent de chaque occasion pour diffuser leur propagande, et de l'autre la France et les Français qui subissent les conséquences dramatiques de leur utopie multiculturaliste... #Mercy #NonMercy #Opéra
— David Rachline (@david_rachline) 12 mai 2018
Julien Aubert, le député Les Républicains de Vaucluse, sans aller jusqu'à une comparaison aussi frontale s'est aussi laissé aller à un étrange amalgame entre l'Eurovision et une le besoin d'une"législation d'exception".
Sans surprise, ces sorties ont entraîné des réactions outrées. Plusieurs députés LREM ont condamné ces déclarations, mais l'indignation est largement sorti du seul cercle de la majorité présidentielle. Même un élu du parti Les Patriotes (dirigé par l'ex-FN Florian Philippot) a attaqué ses anciens collègues du FN. Le conseiller régional Pascal Bauche a critiqué ces tweets précisant "Je suis fier d'avoir quitté ce parti avant de finir comme eux!"
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