Des hackers publient des milliers de documents confidentiels de l'équipe de Macron, qui dénonce une déstabilisation "comme aux Etats-Unis"

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PP
Publié le 06 mai 2017 - 15:00
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Hackers piratage informatique illustration
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©Kacper Pempel/Reuters.
L'équipe d'Emmanuel Macron dénonce "une action de piratage massive et coordonnée".
©Kacper Pempel/Reuters.
Révélations ou "fake news"? Vendredi soir, à la veille du second tour de la présidentielle, des milliers de documents présentés comme confidentiels et embarrassant pour En Marche ont été publiés par des hackers anonymes sur Internet. Le camp d'Emmanuel Macron dénonce une opération de déstabilisation et pointe du doigt, sans les nommer, les services russes.

MACRONLEAKS - Révélations ou fake news? Des internautes non-identifiés à ce stade, ce samedi 6, ont publié vendredi 5 au soir des milliers de documents confidentiels obtenu via le "hackage" de boîtes mails de responsable d'En Marche, le mouvement d'Emmanuel Macron. L'équipe du candidat a très vite publié un communiqué dénonçant une "opération de déstabilisation démocratique" intervenant à la veille du second tour de l'élection présidentielle. Et n'hésite pas à pointer du doigt, en filigrane, la Russie en évoquant un "piratage" comparable à ce qui s'est "déjà vu aux Etats-Unis pendant la dernière campagne présidentielle".

Les réseaux semblent ainsi être les mêmes que ceux utilisés lors du débat d'entre-deux-tours de mercredi 3 pour diffuser une "fake news" (fausse information) sur un prétendu compte offshore que détiendrait Emmanuel Macron lancée par Marine Le Pen au cours de la soirée. Peu après 20h30 vendredi des milliers de documents ont été publiés sur le site 4chan, un forum anonyme américain surnommé "le trou du c** du web". Outre ce sobriquet éloquent, le site, et son sous-forum "b", sont également réputés pour avoir inspiré le mouvement Anonymous, être à l'origine de la diffusion de photos volées intimes et est devenu le lieu de rendez-vous des trolls qui soutiennent Donald Trump.

Quoi qu'il en soit, les documents ont très vite été repris et diffusés sur les réseaux sociaux. Un hashtag dédié est même apparu sur Twitter et est remonté dans les plus utilisés des tendances du site, dans la nuit de vendredi à ce samedi et était même premier ce samedi en milieu de journée. Parmi les comptes ayant relayé ces éléments ou les évoquant, de nombreux cadres ou soutiens affichés de Marine Le Pen et du front national. A l'image du numéro deux du FN Florian Philippot.

De son côté, En Marche a diffusé un communiqué dès vendredi en toute fin de soirée pour dénoncer "une action de piratage massive et coordonnée" confirmant le "hacking de boîtes mail personnelles et professionnelles de plusieurs responsables du mouvement" il y a plusieurs semaines. Les documents et fichiers révélés ne seraient toutefois "tous légaux" bien que "nombre de faux documents" y aient été ajoutés pour "semer le doute et la désinformation".

"Intervenant dans la dernière heure de la campagne officielle, cette opération relève manifestement de la déstabilisation démocratique, comme cela s’est déjà vu aux Etats-Unis pendant la dernière campagne présidentielle", ajoute-encore le texte. Une référence explicite aux mails embarrassants pour le camp démocrate d'Hillary Clinton publiés pendant la campagne américaine. Depuis, et malgré une enquête classée sans suite du FBI, des spécialistes ont pointé du doigt la responsabilité de la Russie dans ces piratages. Des accusations qu'à formellement démenties Moscou.

Enfin, en cette période de réserve de la campagne présidentielle française qui a débuté depuis vendredi soir et court jusqu'à la publication des premiers résultats dimanche à 20h, les médias ne peuvent relayer le contenu des documents du "Macronleaks". La Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle (CNCCEP) a ainsi averti que leur diffusion peut "recevoir une qualification pénale". Puis de conclure: "A la veille de l’échéance électorale la plus importante pour nos institutions, elle appelle l’ensemble des acteurs présents sur les sites internet et les réseaux sociaux, au premier chef les médias, mais également tous les citoyens, à faire preuve d’esprit de responsabilité et à ne pas relayer ces contenus, afin de ne pas altérer la sincérité du scrutin, de ne pas enfreindre les interdictions édictées par la loi et de ne pas s’exposer à la commission d’infractions pénales".

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