Education : Najat Vallaud-Belkacem défend sa réforme des collèges et fustige les "pseudo-intellectuels"
Interdisciplinarité, suppression des options latin et grec, disparition des classes bilangues: face aux critiques de sa réforme des collèges, Najat Vallaud-Belkacem contre-attaque et affirme, dans une interview au Journal du Dimanche, que "cette réforme doit s'appliquer à la rentrée 2016".
La ministre de l'Education nationale dit avoir "entendu les inquiétudes" et promet "d'écouter, de rassurer, d'expliquer". Mais, face aux oppositions venues de gauche comme de droite, elle dénonce les "pseudo-intellectuels qui relayaient des contre-vérités avec une légèreté ahurissante, cautionnant de leur statut d'intellectuels des mensonges éhontés qui brouillent la compréhension".
Elle cite un exemple: "Quand Pascal Bruckner explique, par exemple, dans une interview, qu'on va supprimer le latin, le grec et l'allemand pour les remplacer par des cours d'improvisation, comment ne pas tomber de sa chaise?"
Et la ministre ajoute qu'elle a "trop de respect pour les intellectuels pour admettre que certains d'entre eux puissent ainsi, au mépris de toute rigueur, commenter des textes et des projets sur la base de +on dit+ et sans avoir pris la peine d'y jeter un regard".
La réforme prévoit de supprimer les "options facultatives" des langues anciennes mais elles pourront être enseignées, dans le cadre de "l'interdisciplinarité" qui prévoit de mêler les discipline entre elles, dans le cadre d'une matière intitulée "Langues et cultures d'antiquité", en parallèle avec d'autres cours (français, par exemple). Ainsi, "il y aura plus d'élèves qui apprendront le latin qu'aujourd'hui", assure Najat Vallaud-Belkacem.
La suppression des classes bilangues (qui permettent d'apprendre deux langues étrangères dès la 6e mais ne concernent que 15% des élèves) permettra "à tout le monde de pratiquer une deuxième langue vivante à partir de la 5e, un an plus tôt qu'aujourd'hui", ajoute la ministre.
Elle se défend notamment de vouloir réduire l'enseignement de l'allemand: "non, car nous allons promouvoir l'allemand. Je rappelle qu'à la rentrée prochaine, nous ouvrons 515 postes dans cette discipline". Et pour cette langue vivante, "je fixerai des objectifs très ambitieux aux recteurs", annonce-t-elle: faire passer les locuteurs de 178.000 à 200.000 pour la langue vivante-1 et de 487.000 à 515.000 pour la langue vivante-2.
Quant à la réforme de l'enseignement de l'histoire, lui aussi sujet très polémique dans la classe politique à gauche comme à droite, la ministre se veut rassurante. Elle confirme qu'"il faut revenir à la chronologie, pour permettre aux élèves d'acquérir des repères temporels solides" et que "l'enseignement laïc du fait religieux doit aussi être renforcé: les débuts du judaïsme, du christioanisme sous l'Empire romain, la place de l'Eglise au Moyen Age, la naissance de l'islam…".
Sur ces programmes d'histoire, la ministre compte "réunir prochainement, avec le Conseil supérieur des programmes, des historiens de renom comme Pierre Nora, Jean-Pierre Azéma et bien d'autres, pour que le travail en cours bénéficie de leur regard et de leur expertise".
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