Elections régionales : aucune région pour le Front national, 7 pour la droite, 5 pour la gauche (SYNTHESE)
Le Front national n'a pas transformé l'essai. Le parti de Marine Le Pen, arrivé en tête au premier tour des élections régionales dimanche dernier dans 6 des 13 régions métropolitaines et en pourcentage des voix (27,7%), a raté la marche du second tour ce dimanche 13, ne remportant aucune région.
Grâce notamment à la mobilisation des électeurs -le taux de participation a été nettement plus élevé qu'au premier tour-, le FN a échoué dans les trois régions où il espérait l'emporter. A 16 mois de la présidentielle de 2017, c'est un camouflet pour les trois figures emblématiques du parti d'extrême droite: sa présidente Marine Le Pen, perdante dans le Nord (nettement battue par Xavier Bertrand); sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, qui a dû s'incliner dans le Sud (face à Christian Estrosi en région PACA); et Florian Philippot, stratège du parti, dans le Grand Est (où le candidat de droite Philippe Richert l'a emporté dans une triangulaire incertaine malgré le maintien du socialiste Jean-Pierre Masseret).
Ce scrutin a marqué une résistance de la gauche inattendue il y a encore quelques mois, puisqu'elle garde 5 des 13 régions de métropole (elle en avait 21 sur 22 dans l'ancien découpage), la droite en gagnant 7, dont l'Ile-de-France, où Valérie Pécresse a battu sur le fil Claude Bartolone. Quant à la Corse, elle est emportée par une liste régionaliste.
Face à l'échec du FN, "le danger de l'extrême droite n'est pas écarté, loin de là", a réagi le Premier ministre socialiste Manuel Valls. Il a salué un "élan très digne" mais assuré que les résultats ne donnaient lieu à "aucun soulagement, aucun triomphalisme".
Marine Le Pen a dénoncé "un régime à l'agonie" dans une virulente déclaration. "Rien ne pourra nous arrêter", a-t-elle dit. Le chef de l'opposition de droite, Nicolas Sarkozy, contesté dans sa formation Les Républicains, a jugé que ces résultats ne doivent "sous aucun prétexte faire oublier les avertissements" du premier tour.
Selon le politologue Jean-Yves Camus, le résultat de ce dernier scrutin avant la présidentielle de 2017 "tend à confirmer qu'il y a une impasse pour le Front national: c'est un excellent parti de premier tour, mais il ne sait pas aller au-delà". Pour 2017, les instituts de sondage donnent Marine Le Pen qualifiée au deuxième tour, après une arrivée en première position au premier tour.
Outre l'Ile-de-France, victoire emblématique, la droite l'a emporté dans 6 autres régions:
> Normandie, où Hervé Morin a gagné d'une courte tête face à Nicolas Mayer-Rossignol;
> Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où Xavier Bertrand (57%) a largement battu Marine Le Pen;
> Provence-Alpes-Côte d'Azur, où Christian Estrosi (55%) l'emporte devant Marion Maréchal-Le Pen;
> Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où Philippe Richert a gagné la triangulaire l'opposant à Florian Philippot (FN) et au socialiste Jean-Pierre Masseret qui avait refusé de se retirer;
> Auvergne-Rhône-Alpes, où Laurent Wauquiez a battu Jean-Jack Queyranne;
> Pays de la Loire, où le vainqueur est Bruno Retailleau face à Christophe Clergeau (PS).
La gauche de son côté garde donc 5 régions:
> Bretagne, avec la victoire facile du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian face à Marc Le Fur;
> Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, où Alain Rousset a battu Virginie Calmels;
> Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, qui a vu la victoire de Carole Delga sur le candidat FN Louis Alliot, le candidat DR Dominique Reynié arrivant troisième;
> Bourgogne-Franche-Comté avec Marie-Guite Dufay l'emportant de peu face à Sophie Montel (FN) et François Sauvadet (LR);
> Centre-Val-de-Loire avec une victoire à l'arraché de François Bonneau sur Philippe Vigier.
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