En Loire-Atlantique, Yannick Jadot prend de la hauteur pour défendre l'éolien
"Dans une campagne, il faut savoir prendre de la hauteur": c'est au sommet d'une éolienne que le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a défendu vendredi les énergies renouvelables et le pouvoir d'achat des Français, au coeur du pays de Retz, en Loire-Atlantique.
Casque de chantier orange sur la tête et équipé d'un baudrier, Yannick Jadot, comme aux plus belles heures de ses actions à Greenpeace, est monté au sommet d'une des trois éoliennes du parc de Saint-Père-en-Retz, à 100 mètres de hauteur.
"Nous sommes là pour dire à quel point nous soutenons l'éolien", a-t-il dit, au dessus du bocage environnant, des vaches qui paturaient, et d'agriculteurs en train de labourer leurs parcelles.
"On lâchera pas sur la transition énergétique", a assuré le candidat, crédité entre 7 et 9% des intentions de vote.
"Le président de la République veut condamner les Français à avoir des factures énergétiques de plus en plus élevées, il condamne les Français à l'ébriété énergétique, pour justifier un choix technologique, celui du nucléaire, qui est un choix risqué qui va coûter très cher", a-t-il développé, une fois redescendu sur la terre ferme.
Lui préconise "la maîtrise des consommations d'énergies", notamment de l'électricité, par exemple par une meilleure isolation des bâtiments, et le déploiement progressif des énergies renouvelables.
Mais "le nucléaire, on ne va pas le fermer demain. En étant totalement responsables, on fermera les réacteurs au fur et à mesure qu'on n'en aura plus besoin, tout simplement", a expliqué le député européen, en jean et pull bleu.
Lancé fin 2015 par la société Valorem, les trois éoliennes du parc de Saint-Père-en-Retz produisent 18.500 megawatt/heure par an, et n'ont pas suscité de recours de la part d'opposants, a expliqué le directeur de la société, Jean-Yves Grandidier.
Le projet est en partie financé par du financement participatif, notamment de population locale (72%). Et rapporte de l'impôt local aux communes, a-t-il ajouté.
- "Responsable" -
"C'est un projet 100% gagnant", pour Yannick Jadot, car "il permet de financer les collectivités locales, de lutter contre la précarité énergétique et de crér de l'emploi local".
Au total, le Pays de Retz compte 51 éoliennes, a expliqué le maire de Corcoué-sur-Lognes, une commune voisine, Claude Naud, farouche partisan de l'éolien, même si sa commune n'a pas pu en installer, malgré son souhait, en raison de la présence d'un radar militaire.
Mais les éoliennes sont parfois décriées, par des associations de riverains, et aussi par la droite et l'extrême-droite, qui mettent en avant les nuisances qu'elles provoquent: bruit, atteinte au paysage, proximité d'habitations, de sites naturels ou historiques...
"Quand certains veulent implanter de l'éolien sur une zone Natura 2000, je peux comprendre que cela puisse faire débat", a expliqué M. Jadot. "Mais les écologistes n'ont jamais défendu l'idée de remplacer la flèche de Notre-Dame par une éolienne, on est sérieux".
"Ecoutez, il n'y a pas de bruit", a souligné le député de Loire-Atlantique Matthieu Orphelin, qui l'accompagnait comme de nombreux membres de son équipe de campagne. "Un drone, ça fait plus de bruit", souligne-t-il.
"On aime les paysages, on défend notre patrimoine naturel, notre patrimoine culturel. Nous avons une vision du développement de l'éolien qui est parfaitement responsable", a défendu Yannick Jadot.
Pour lui "l'écologie c'est redonner du pouvoir d'achat aux Français". "Quand aujourd'hui vous investissez dans les énergies renouvelables, dont les coûts ne font que baisser, plutôt que dans l'énergie nucléaire dont le coûts ne font qu'augmenter, c'est bien l'écologie qui est l'ami du pouvoir d'achat", a poursuivi le candidat écologiste.
Alors que la présidente de la région Pays-de-Loire Christelle Morançais vient de se prononcer en faveur d'une "petite centrale nucléaire", en remplacement de la centrale thermique qui est amenée à fermer à Cordemais, M. Jadot a jugé que cette décision n'était "responsable ni vis-à-vis de son territoire ni vis-à-vis des salariés de la centrale de Cordemais".
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