Eric Zemmour candidat dans le Var pour les élections législatives

Une candidature à Paris avait été évoquée, ou bien pour les Français de l'étranger en Israël... Peu de circonscriptions sont "gagnables" sur le papier pour Eric Zemmour, qui hésitait, mais était tenté de se présenter aux élections législatives, par fibre "bonapartiste", avait-il confié. À l'image du chef de file de "Génération Z", Stanislas Rigault, 22 ans, officiellement missionné pour la 2ème circonscription du Vaucluse, le parti Reconquête a investi des candidats partout, faute d'alliance avec le Rassemblement national : Eric Zemmour devait montrer l'exemple à ses troupes, pour beaucoup jeunes ou novices, quitte à prendre un risque.

"Reconquête est de retour partout en France. Je mènerai notre beau et grand combat aux côtés de nos 550 candidats. Je me présente dans la 4ème circonscription du Var", a annoncé l'ancien journaliste et essayiste ce matin.

C'est donc la quatrième circonscription du Var, qui recouvre les communes de Saint-Tropez, Cogolin et Le Luc, qui sera sa terre de conquête électorale. Eric Zemmour y a réalisé un bon score au premier tour de l'élection présidentielle : 15% des voix, plus du double de son score national. Mais dans une circonscription où Emmanuel Macron a obtenu 24% des suffrages et Marine Le Pen 32% le 10 avril dernier, il lui faudra d'abord accéder au second tour, ce qui n'est pas garanti (il faut réunir 12,5% des électeurs inscrits, et l'abstention aux élections législatives est en général plus importante qu'à l'élection présidentielle). Eric Zemmour devra aussi espérer que le candidat du Rassemblement national, Philippe Lottiaux, n'y soit pas : en l'état actuel des relations entre les deux partis du "camp national", on peine à imaginer un désistement de l'un en faveur de l'autre.

Jordan Bardella, président par intérim du RN, a bien évoqué cette éventualité de façon générale, dans un souci d'apaisement, mais son parti, où beaucoup sont amers et rancuniers des piques assassines et débauchages de cadres que leur a infligés le camp zemmouriste, lui fera-t-il ce cadeau d'un mandat à l'Assemblée ? Et la députée sortante, Sereine Mauborge, élue pour la première fois en 2017 avec la vague LREM et candidate à sa réélection, ne tirerait-elle pas les marrons du feu d'une éventuelle triangulaire ? Sabine Cristofani-Viglione portera elle les couleurs de la France insoumise.

La notoriété du nouveau concurrent bousculera-t-elle la logique de la pure arithmétique électorale ? Cette circonscription va voir les projecteurs se braquer sur elle : une partie de l'avenir des droites s'y joue.

Voir aussi : Législatives 2022 : la campagne au jour le jour