A gauche depuis 17 ans, l'Ile-de-France bascule à droite avec Valérie Pécresse
L'Ile-de-France, première région de France, gérée par la gauche depuis 17 ans, est tombée dans l'escarcelle de la droite avec la victoire de la liste menée par Valérie Pécresse (Les Républicains) devant celle de Claude Bartolone (PS).
"L'Ile-de-France, je la rêve conquérante et exemplaire", a déclaré Mme Pécresse, rayonnante, dans une allocution de victoire à ses partisans près de son QG dans le 8e arrondissement de Paris. "La sécurité et l'emploi seront mes priorités immédiates", a ajouté la députée des Yvelines, qui démissionnera de son mandat pour se consacrer à la région, qu'elle avait échoué à conquérir en 2010 face à Jean-Paul Huchon (PS).
Elle a gagné à pied la place de Clichy sous les vivats de ses partisans et saluée par des klaxons avant de se rendre dans une brasserie pour fêter sa victoire.
A 22h05, Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, a reconnu sa défaite: "Je transmets toutes mes félicitations à Mme Pécresse que j'ai appelée et je souhaite bonne chance à l'Ile-de-France", remerciant ses alliés écologistes et du Front de gauche. Auteur de propos polémiques sur la "race blanche", il a confirmé qu'il remettrait en jeu dès lundi son mandat de président de l'Assemblée nationale, comme il s'y était engagé.
Valérie Pécresse a recueilli environ 44% des voix, contre 42% à Claude Bartolone. Le candidat du Front national (FN) Wallerand de Saint-Just recueille autour de 14%.
Le second tour a été marqué par un fort regain de mobilisation, en passant de 45,90% au premier tour à 55,9% à 21h50.
Selon David Douillet (LR), co-listier de Mme Pécresse dans les Yvelines, le "message de Valérie est bien passé, le terrain nous a montré beaucoup de gens qui s'étaient exprimés pour le FN (au premier tour) et qui nous expliquaient qu'ils allaient voter utile", sous entendu pour faire tomber la gauche.
La participation en hausse de 10 points entre les deux tours a largement bénéficié à Valérie Pécresse en même temps qu'une baisse marquée du FN. Le Front national fait néanmoins, comme dans d'autres régions, son retour dans l'hémicycle régional, après une mandature d'absence.
L'Ile-de-France, marquée par les attentats qui ont ensanglanté Paris et Saint-Denis il y a un mois, est la plus riche région française avec 30% du PIB et concentre avec ses 12 millions d'habitants 18% de la population française: elle était à ce titre une région hautement symbolique pour les deux partis.
Le duel avait donné lieu à une campagne sans concessions et notamment après le premier tour, aux résultats plus serrés que prévu et meilleurs qu'attendus pour la gauche. Un débat télévisé avait eu lieu dans un climat tendu et les meetings respectifs n'avaient épargné aucun coup pour l'adversaire.
M. Bartolone avait accusé la droite d'avoir "perdu ses valeurs républicaines" et avait avancé l'expression polémique de "race blanche" alors que Mme Pécresse accusait son adversaire d'être "sectaire, clientéliste et l'ami des riches".
Au premier tour, Valérie Pécresse avait remporté 30,51% des voix, Claude Bartolone 25,19% et Wallerand de Saint-Just 18,41%.
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