Gestion de la crise sanitaire : le bal des enquêtes
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FranceSoir
Publié le 10 juin 2020 - 20:19
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© Ludovic MARIN / AFP/Archives
Jérôme Salomon, le Directeur général de la santé, sera le premier à être auditionné à l'Assemblée nationale
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L’Assemblée nationale a installé sa commission d’enquête parlementaire sur la gestion de la crise du coronavirus. Un calendrier est annoncé. Les auditions auront lieu à partir de mardi prochain, le 16 juin.
Logiquement, le Directeur général de la Santé Jérôme Salomon sera le premier à passer sous le feu des questions des députés. Il laissera la place le lendemain à la directrice de l’agence Santé publique France, Geneviève Chêne.
Didier Raoult et Agnès Buzyn
Mais l’une des auditions les plus attendues est sans nul doute celle du professeur Raoult, programmée pour le 24 juin. On ne manquera pas, encore et six jours plus tard, celle de l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui avait déclaré mi-mars que le gouvernement savait dès janvier qu’une catastrophe sanitaire se profilait et qualifié le premier tour des élections municipales de « mascarade » - elle s’en est excusée depuis.
Présidée par la députée LREM Brigitte Bourguignon, assistée des Républicains Damien Abad (vice-président) et Eric Ciotti (rapporteur), la commission d’enquête parlementaire veut aller vite. « Juin et juillet vont être actifs à ce sujet » a déclaré à BFM l’élue du Pas-de-Calais, qui estime que les six mois de travail devront d’abord servir à « dresser une généalogie de la crise ».
« La commission d’enquête n’est pas là pour désigner forcément des coupables, mais comprendre ce qui a pu dysfonctionner par endroits et peut-être relever parfois ce qui a pu éviter d’autres drames »
Le Sénat entre dans la danse
La commission de l’Assemblée nationale est donc la première à se mettre au travail, mais elle ne sera pas la seule. A la fin du mois de juin pour une mise en route début juillet, le Sénat installera sa propre commission, sous la conduite du tenace Alain Milon (LR). Elle a déjà prévu l’audition des membres du gouvernement ce qui aurait provoqué un certain agacement du côté de l’Elysée, commenté par le sénateur républicain :
« L’Assemblée nationale comme le Sénat disposent de prérogatives définies par la Constitution dont ils doivent pouvoir librement user »
L’exécutif s’en mêle
Agacement d’un côté, mais colère de l’autre, quand les sénateurs ont appris l’intention de l’exécutif de créer une troisième commission d’enquête, composée pour partie de scientifiques, « qui portera un regard indépendant et collégial sur la gestion de la crise », selon l’Elysée.
Gérard Larcher, le président du Sénat, a cru à « une fake news », Patrick Kanner, celui du groupe PS, a parlé d’un « nouveau mépris pour le parlement », qui « témoigne encore une fois de l’isolement du pouvoir ».
Quant à Alain Milon, il s’est mis « presque en colère », selon ses propres mots cités par Public Sénat :
« C’est un déni de démocratie dans la mesure où c’est au Parlement de contrôler l’action du gouvernement »
Avant d’ajouter que « cette volonté exprimée par l’exécutif me donne envie de chercher la petite bête ». De quoi, certainement, alimenter un feuilleton de l’été...
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