Covid-19 : restriction de la liberté de prescrire de l'azithromycine, un déni de soin pour les patients ?
Ce matin, médecins, sages-femmes et pharmaciens ont reçu une lettre par email du Directeur Général de la Santé, Jérôme Salomon, faisant référence à un avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) restreignant la prescription d'antibiothérapie pour les patients atteints de COVID-19 (lien vers le texte in extenso). C'est clairement l'utilisation d'azithromycine qui est visée.
« -Dans l’infection par le SARS-CoV-2, la littérature n’apporte pas d’argument pour proposer la prescription d’azithromycine ».
Cette assertion semble occulter de nombreuses publications de la littérature faisant état de l'action anti-virale de l'azithromycine, in vitro comme in vivo.
Nous reproduisons ici ce courrier :
Expéditeur: dgs-urgent@dgs-urgent.sante.gouv.fr
Date: 9 juin 2020 09:26:28 UTC+2
Destinataire: undisclosed-recipients:;
Objet: [DGS-URGENT] 2020-INF-37 Usage des anti-infectieux dans le Covid-19
Mesdames, Messieurs
Le HCSP a récemment publié son avis du 18 mai 2020 relatif à l’usage des anti-infectieux dans le Covid-19 (https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/PointSur?clef=2). Le HCSP recommande, de manière générale, qu’aucune antibiothérapie ne soit prescrite chez un patient présentant des symptômes rattachés à un Covid-19 confirmé (en dehors d’un autre foyer infectieux documenté) du fait du caractère exceptionnel de la co-infection bactérienne. De manière plus détaillée :
-En ville, chez un patient ayant une infection respiratoire (haute ou basse) fortement évocatrice de Covid-19, ou confirmée au SARS-CoV-2, il n’y a pas d’indication à prescrire une antibiothérapie.
-En secteur d’hospitalisation conventionnelle, où le patient peut être surveillé, en l’absence de critère de gravité, il n’y a pas d’indication à prescrire une antibiothérapie dans l’attente des résultats microbiologiques et radiographiques. Une fois le diagnostic de Covid-19 confirmé, si les symptômes cliniques et scanographiques s’intègrent dans le tableau de Covid-19, il n’y a pas d’indication à initier ou poursuivre une antibiothérapie.
-Dans l’infection par le SARS-CoV-2, la littérature n’apporte pas d’argument pour proposer la prescription d’azithromycine.
Il semble cependant que les prescriptions d'antibiotiques restent fréquentes, en préventif comme en curatif, chez les patients suspects ou atteints de Covid-19. Chacun d'entre nous doit oeuvrer pour améliorer les pratiques.
Pour votre information, une fiche COVID-19 a été ajoutée sur l’espace thématique d’information à destination du grand public Antibio-Malin (https://sante.fr/antibiomalin), qui présente sous forme de fiches courtes les infections les plus courantes ainsi que l’ensemble des antibiotiques prescrits par les professionnels de santé de ville. N’hésitez pas à en faire la promotion ; un flyer est disponible sur antibiotiques.gouv.fr à cet effet.
Pr. Jérôme Salomon
Directeur Général de la Santé
Un médecin spécialiste nous dit :
« Les propriétés antivirales de l’antibiotique azithromycine sont clairement niées par le HCSP et la DGS. »
Les médecins se voient une nouvelle fois menacés dans leur liberté de prescription et les patients dans leurs chances de traitement. L'azithromycine en permettant de réduire la charge virale en début d’infection de la COVID-19 modifie non seulement le cours évolutif de la maladie, mais également diminue la contagiosité des patients, ce qui en phase épidémique est un élément majeur à prendre en considération.
Cela ne manquera pas de faire sauter les médecins au plafond qui ont un retour d’expérience de terrain totalement différent.
Un déni de soin pour les patients ?
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.