Grogne des policiers : Sarkozy fustige Cazeneuve, "ce qui nous sert de ministre de l'Intérieur"
"J'ai entendu hier le ministre de l'Intérieur, enfin ce qui nous sert de ministre de l'Intérieur, qui a osé dire, honte sur lui, qu'après quatre ans et demi au pouvoir, c'est moi qui étais responsable des manifestations de policiers. Mais est-ce que M. Hollande sait qu'il est président de la République depuis quatre ans et demi?", a lancé ce jeudi 20 Nicolas Sarkozy sur Europe 1.
L'ancien président a qualifié de "mensonges" la suppression de plus de 10.000 postes dans les effectifs de sécurité pendant son quinquennat. "La Cour des comptes a publié un rapport démontrant qu'en décembre 2015, il y avait 868 policiers et gendarmes de moins à l'époque de M. Hollande qu'avec moi", a-t-il affirmé.
"Nous avons créé près de 6.500 emplois, il en reste 2.500 à créer en 2017", a répliqué Bernard Cazeneuve, en marge d'un déplacement à Villeneuve-d'Ascq (Nord), fustigeant le ton employé par l'ancien président.
"Ce qui me frappe, c'est qu'il n'y a plus aucun propos d'apaisement, plus aucune mesure, plus aucune pondération, plus aucun souci de vérité et j'en profite pour dire au candidat à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy que la manière dont il s'est exprimé sur les ondes ce matin ne correspond pas à ma conception de la politique", a affirmé le ministre.
"On peut être dans le combat politique, on peut s'affronter mais il y a des formes à respecter. (...) Quand on a une responsabilité politique ou quand on en a exercé d'éminentes, on doit savoir maîtriser son verbe", a-t-il insisté.
Concernant le mouvement des policiers qui manifestent depuis trois jours pour réclamer plus de fermeté et de moyens après la très violente agression de quatre d'entre eux à Viry-Châtillon (Essonne), Nicolas Sarkozy a affirmé "comprendre les manifestations des policiers", tout en disant ne pouvoir "approuver la violence, notamment sur la voiture du directeur général de la police nationale" à Evry mardi soir.
Après avoir annoncé mercredi le lancement d'une "concertation" la semaine prochaine sur les revendications des policiers, Bernard Cazeneuve, qui a lui aussi condamné les violences, a justifié jeudi sa réponse à la grogne actuelle.
"Je sais qu'on est dans une période particulière qui peut conduire à bien des discours mais moi, je ne suis candidat à rien d'autre qu'à l'exercice de la responsabilité qui est la mienne avec rigueur, franchise et honnêteté intellectuelle", a-t-il déclaré. "Le respect aux policiers, ça consiste à ne pas leur mentir", a-t-il ajouté.
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