Immigration : chute des reconduites à la frontière, le gouvernement se justifie
Les reconduites à la frontière ont diminué de 19,8% sur les six premiers mois de l'année, révèle Le Figaro vendredi, une baisse que le gouvernement justifie par la forte hausse du nombre de personnes refoulées directement aux frontières.
"Depuis janvier, les expulsions de clandestins ont concerné 2.000 individus de moins que sur la même période l’an dernier", selon le quotidien qui a pu se procurer les données de la Direction générale des étrangers en France, pour le premier semestre 2016. Un document réalisé par le Département des statistiques, des études et de la documentation (DSED) de cette administration directement rattachée au ministère de l'Intérieur.
"Le cumul 2016 des +retours+, +réadmissions+ dans l'espace Schengen et autres +renvois+ a concerné 8.660 illégaux du 1er janvier au 30 juin 2016, contre 10.800 étrangers en situation irrégulière éloignés durant la même période de l’année précédente", écrit Le Figaro, toujours selon le document. "La pression migratoire aux frontières a en revanche explosé, principalement celle avec l'Italie ( 287% de +non-admissions+ depuis janvier)", note le quotidien.
"Le tassement du nombre d'éloignements constatés au début de l'année 2016 traduit le fait que, depuis la décision du gouvernement de rétablir des contrôles aux frontières intérieures Schengen le 13 novembre 2015, une part plus importante de l'action de lutte contre l'immigration irrégulière s'effectue aux frontières", a réagi le ministère de l'Intérieur auprès de l'AFP.
"Cette action permet de refuser l'entrée sur notre territoire à des personnes qui ne disposent pas du droit d'y séjourner", fait aussi valoir la place Beauvau, "et qui, si elles avaient pu parvenir à le rejoindre, auraient pu faire l'objet de mesures d'éloignement".
Selon le ministère, 23.990 personnes se sont vu refuser l'entrée sur le territoire français au premier semestre 2016 contre 6.189 en 2015 à la même période "soit près de quatre fois plus".
"La hausse du nombre de non admissions est ainsi beaucoup plus significative que le tassement du nombre d'éloignements", affirme-t-il encore assurant que "la lutte contre l'immigration clandestine, bien loin d’être en recul, s'intensifie".
Pour le ministère, le nombre total des "éloignements forcés" s'est élevé à 15.485 en 2015 contre 13.386 en 2012.
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