Islam radical : dissolution de Sanabil, une association d'aide aux détenus musulmans
La décision, annoncée par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, en Conseil des ministres, concerne une association d'aide aux détenus musulmans et à leurs familles, Fraternité musulmane Sanabil, dans le radar des autorités depuis sa création en 2010, et dont le nom était apparu dans de nombreux dossiers terroristes.
Cette décision a été prise sur le fondement d'un article du code de la sécurité intérieure sur les associations qui "appellent à la haine ou à la violence, ou qui se livrent à des agissements susceptibles de provoquer des actes terroristes", a indiqué Stéphane Le Foll lors de son point-presse à l'issue du Conseil des ministres.
Les avoirs de cette association basée en Seine-et-Marne, et qui dit suivre quelque 740 détenus en France et à l'étranger, avaient déjà été gelés fin octobre. Son président, Antho B., s'était alors défendu en soutenant que "la seule chose" que faisait l'association était d'entretenir une correspondance avec les détenus qui en faisaient la demande et d'envoyer "quand on le peut un mandat aux indigents" pour qu'ils puissent cantiner, le tout sous l'oeil de l'administration pénitentiaire.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur affirme que "sous couvert d'un soutien matériel dispensé à des détenus de droit commun ainsi qu'à leurs familles, l'association encourageait la radicalisation de ces derniers durant leur séjour carcéral pour les rallier à la cause djihadiste".
Le ministère note encore que "plusieurs anciens dirigeants ou anciens membres de l'association ont rejoint la zone de combat irako-syrienne" et que l'association "facilitait les rencontres entre des djihadistes radicaux et des individus moins impliqués dans le but d'influencer ces derniers".
Une note des services de renseignement consultée par l'AFP relevait notamment qu'Amédy Coulibaly, le tueur de l'Hyper Cacher en janvier 2015, avait participé à un pique-nique de l'association le 23 août 2014.
"Nous aimerions que les accusations reprochées à l'association reposent sur des faits concrets et non sur des supposées relations ; ce procédé est honteux, bas, traduit un vide argumentaire et une malhonnêteté intellectuelle", affirme l'association dans un communiqué publié le 8 novembre sur sa page Facebook. "Nous condamnons et dénonçons tous actes de terrorisme", dit-elle encore.
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