Jérôme Cahuzac utilisait les comptes de sa mère : il regrette une "facilité" et un "échec"
L'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac a expliqué ce mardi 13 au tribunal avoir utilisé les comptes de sa mère pour déposer des chèques et financer des vacances par "facilité", une "habitude" témoignant d'un "échec" personnel. L'ancien champion de la rigueur et son ex-épouse Patricia sont jugés depuis huit jours par le tribunal correctionnel de Paris pour fraude et blanchiment, pour avoir dissimulé au fisc français des comptes en Suisse, à Singapour et à l'île de Man. Ce mardi, ils doivent aussi répondre de l'utilisation des comptes de la mère de l'ancien élu socialiste, sur lesquels ils ont, de 2003 à 2010, déposé pour près de 240.000 euros de chèques de patients de la clinique d'implants capillaires qu'ils tenaient alors ensemble.
Cet argent servaient aux "dépenses familiales", s'accordent-ils à dire. La vieille dame signait des chèques, pour financer des vacances "dans les mers du Sud", en Corse ou à l'hôtel Ermitage de La Baule (127.100 euros). En 2002, Jérôme Cahuzac perd son siège de député, se consacre à sa municipalité de Villeneuve-sur-Lot, délaissant la chirurgie esthétique. "Mes revenus s'en ressentent très fortement. Je suis déjà très souvent absent physiquement, absent psychologiquement. En 2003, je ne peux pas financer les vacances", relate-t-il. "Je n'ai pas su concilier les deux impératifs (vie professionnelle et familiale, NDLR) ou en sacrifier un. Utiliser les comptes de ma mère, c'est le signe de cet échec", analyse l'ancien élu.
Les années suivantes, les mêmes opérations se répètent sur les comptes de Thérèse Cahuzac. "Ce que je pensais être une facilité en 2003 devient une habitude", reconnaît l'ancien ministre, à l'origine du plus retentissant scandale du quinquennat Hollande. De cette nouvelle transgression, il n'a "jamais discuté" avec sa mère: "Dès lors que je lui demande cela comme un service, elle le fait parce que je suis son fils. Elle ne pose pas de question". Les ex-époux Cahuzac, jugés avec leurs anciens conseillers, encourent jusqu'à sept ans de prison et un million d'euros d'amende.
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