Juppé, Sarkozy : la naissance des Républicains fait ressurgir les différences
Le parti "Les Républicains" est officiellement né mais la refonte de l'UMP n'a pas fait disparaître les divergences d'un coup de baguette magique. En témoignent les sifflets qu'a une nouvelle fois essuyés Alain Juppé de la part des militants lors du congrès, samedi 30. Nicolas Sarkozy a quant à lui prôné l'unité, dimanche 31, lors du 20h de France-2.
François Fillon a également été copieusement hué à la tribune. Un comportement qu'Alain Juppé avait déjà connu lors de la campagne pour la présidence du parti (à laquelle il n'était pas candidat), en novembre dernier. Quelques sifflets étaient montés alors qu'il évoquait l'union de la droite et du centre. Si le maire de Bordeaux est globalement apprécié par les sympathisants de l'ex-UMP et du centre, la base militante reste très majoritairement acquise à Nicolas Sarkozy.
Dimanche, l’ex-premier ministre de Jacques Chirac et l'ancien président de la République ont chacun affiché leur point de vue sur ce que devait être Les Républicains. Alain Juppé a frappé fort en affirmant que si la primaire de 2016 pour l'élection présidentielle de 2017 n'était pas ouverte au centre, pour lui: "ce sera non". Autrement dit, il pourrait faire cavalier seul.
Il a également rappelé très clairement que si Nicolas Sarkozy a le soutien des militants, cela ne suffit pas à remporter une élection nationale: "Nicolas Sarkozy a le parti. Moi, pour l'instant j'ai l'opinion" a-t-il déclaré lors du Grand Rendez-vous Europe 1/i-Télé/Le Monde.
Quelques heures plus tard, Nicolas Sarkozy a pris la parole sur France-2, cherchant d'abord à minimiser les sifflets: "je regrette qu'il y ait eu quelques sifflets. Mais quand vous avez 15.000 à 17.000 personnes, vous ne pouvez pas contrôler que chacun puisse se tenir parfaitement hors de ses sensibilités". Se voulant au-dessus de la mêlée, il a salué Alain Juppé comme: "un homme de grande qualité qui fait honneur à notre famille politique". Le président des Républicains a cependant repoussé la question, secondaire selon lui, d'une primaire ouverte au centre: "le moment des primaires viendra en septembre 2016. D'ici là, il y a les souffrances des Français. Il a fallu gagner les élections départementales, il y a les élections régionales qui viennent, je ne rentrerai pas dans ce jeu-là".
La numéro 2 de l'ex UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, a également réagi dimanche 31 aux sifflets: "Je n'aime pas ça! (...) Pour moi, ça, c'est la résurgence de l'ancien parti. Ça ne doit pas être ça, Les Républicains!".
Si la primaire de 2016 n'était pas ouverte au centre, Nicolas Sarkozy serait alors largement favori pour obtenir l'investiture des Républicains pour 2017. Dans le cas contraire, Alain Juppé serait sont plus important rival. Fin mai, un sondage donnait pour la première fois Alain Juppé gagnant dans l'hypothèse d'une telle primaire.
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