Sarkozy, Juppé, Fillon : et maintenant les primaires
Les élections pour la présidence de l'UMP achevées samedi 29 novembre avec la victoire de Nicolas Sarkozy, place à la campagne des primaires. Autant dire que la guerre des chefs à droite est loin d'être finie, elle ne fait même que commencer. Car si la victoire de Nicolas Sarkozy dans la bataille pour la présidence du parti était presque certaine, être candidat de la droite à la présidentielle de 2017 ne devrait pas être aussi facile.
Très populaire auprès des militants de l'UMP, Nicolas Sarkozy l'est beaucoup moins auprès des simples sympathisants. De plus il devrait retrouver parmi les candidats deux poids lourds, Alain Juppé et François Fillon.
Certes Nicolas Sarkozy ne s'est pas déclaré officiellement candidat à la primaire, mais personne n'imagine que l'ancien président de la République soit sorti de sa retraite pour obtenir une simple direction de parti. Une "première étape" avait-il lâché lors de son meeting de Caen le 10 novembre dernier. Alain Juppé et François Fillon l'ont déjà laissé entendre, la victoire de Nicolas Sarkozy ne fait pas de lui le porte-drapeau derrière lequel ils se rassembleront sans moufter, quitte à faire scission: "Le nouveau président de l'UMP devra dire ses intentions. Nous apprécierons alors si les propositions sont acceptables ou pas", avait écrit Alain Juppé sur son blog avant le scrutin de samedi 29. "L’union n’est pas la soumission. Un grand parti moderne accepte la différence!", a de son côté réagi François Fillon sur Twitter au soir de l'élection.
Encore faudrait-il que la primaire ait bien lieu entre les trois hommes. Car l'un des principaux points du programme de Nicolas Sarkozy était bien la refonte, pour ne pas dire la disparition, de l'UMP au profit d'un nouveau parti. L'ancien président a accepté l'idée d'une primaire ouverte pour l'élection présidentielle (un type de scrutin qui le défavorise). Mais François Fillon et Alain Juppé devront, pour y participer, adhérer à ce nouveau parti créé par Nicolas Sarkozy, pour Nicolas Sarkozy et dont la ligne politique devrait être selon Nicolas Sarkozy fixée par la consultation des militants, toujours en majorité sarkozystes. Mais refuser de participer à ce nouveau rassemblement assurerait pratiquement l'investiture de Nicolas Sarkozy pour 2017. Pour rester dans la course à l'Elysée, les deux anciens premiers ministres devraient donc fonder leur(s) propre(s) mouvement(s), avec le risque de diviser la droite dès le premier tour. Chiches?
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