La gauche unie dans la Nupes (PS, EELV, LFI, PCF) défile à Paris "contre la vie chère et l'inaction climatique"
À l'appel notamment de La France insoumise (LFI), du Parti socialiste (PS) ou encore d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), et avec le soutien du Parti communiste, la gauche unie dans la Nupes organise dimanche à Paris sa "marche contre la vie chère et l'inaction climatique" avec le renfort d'associations et de certaines fédérations syndicales.
Le cortège qui s'élancera à 14 h 00 depuis Nation jusqu'à la Bastille, comprendra cinq espaces de revendication : retraite à 60 ans et augmentation des salaires ; allocation autonomie de 1 100 euros pour les jeunes ; blocage des prix ; taxation des super-profits ; bifurcation écologique.
Jean-Luc Mélenchon avait lancé cette idée de marche dès juillet en estimant que la gauche devait impulser la contestation sociale contre le gouvernement en s'associant avec les syndicats, mais ceux-ci ne l'ont pas attendu pour faire monter la température.
En effet, la marche survient en pleine grève dans les raffineries de TotalEnergies, qui entraîne des pénuries de carburant. Et après la mobilisation du 29 septembre, une autre journée interprofessionnelle a été lancée pour mardi par la CGT, avec FO, Solidaires, FSU ainsi que des mouvements de jeunesse.
Le patron de la confédération, Philippe Martinez, goûte peu à l'initiative de la gauche : "Les syndicats doivent être soutenus et on ne doit pas faire les choses en parallèle", a-t-il confié vendredi.
Prise en sandwich entre les deux manifestations syndicales, la "marche" est néanmoins complémentaire des efforts de la CGT, estiment ses organisateurs. Ainsi la députée LFI Aurélie Trouvé, cheville ouvrière de l'événement de dimanche, anticipe : "D'expérience, il y a du monde à une manifestation quand il y a un climat insurrectionnel".
Selon cette ancienne porte-parole d'Attac, une centaine de cars ont été affrétés vers Paris, davantage que pour la marche du candidat Mélenchon qui avait attiré plusieurs dizaines de milliers de personnes au printemps dernier.
30 000 manifestants sont attendus par les services de police. Ceux-ci nourrissent cependant de "vraies craintes" face "à la venue de personnes violentes de l’ultra gauche, des ultra gilets-jaunes qui voudraient perturber la manifestation". "L’organisateur a été prévenu de ces craintes", a ajouté une source policière.
"Meeting en marchant"
La perspective agace Jean-Luc Mélenchon, qui s'est interrogé : "Combien de fois on va devoir supporter que les gens aient peur d’aller en manif ?"
Mais il s'est aussi réjoui que la manifestation permette à la Nupes "de remonter sur le cheval", après les douloureuses affaires Quatennens et Bayou.
Si la coalition continue de connaître quelques dissensions, ses composantes (LFI, le PS, EELV et le PCF) défileront toutes dans le cortège. Le chef des communistes Fabien Roussel et l'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, sceptiques sur la Nupes, ont cependant indiqué avoir mieux à faire.
Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a lui été critique de la comparaison par M. Mélenchon de la marche à un épisode de la Révolution française. Mais il sera bien présent et prendra la parole lors d'un "meeting en marchant", sur le camion de la tête du cortège, ainsi que Léa Balage El-Mariky pour EELV, Ian Brossat pour le PCF et... Jean-Luc Mélenchon.
Et ce, malgré des réserves sur le bien-fondé de l'intervention du leader de LFI, formulées par certains partenaires. "Il n'est pas une personnalité rassembleuse et n'est pas à l'intergroupe parlementaire de la Nupes", estimait par exemple un cadre écologiste en privé.
Bien que Jean-Luc Mélenchon, malgré ses pressions, ait dû faire une croix sur l'appel à manifester conjoint des confédérations syndicales, certaines fédérations comme la CGT Commerce et la CGT Energie Île-de-France seront de la partie. Un délégué CGT de la raffinerie en grève de Gravenchon en Normandie, Germinal Lancelin, participera au meeting.
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