Le Ministère de l’écologie s’oppose à son gouvernement et enfonce le clou des dissensions intestines

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France-Soir
Publié le 03 septembre 2024 - 09:03
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Christophe Béchu, alors ministre délégué à la Cohésion territoriale, sur le perron de l'Elysée à Paris, le 1er juin 2022
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AFP/Archives - Geoffroy VAN DER HASSELT
Christophe Béchu, alors ministre délégué à la Cohésion territoriale, sur le perron de l'Elysée à Paris, le 1er juin 2022.
AFP/Archives - Geoffroy VAN DER HASSELT

Nouvelle coupe franche dans les ministères, celui de la Transition écologique voit son budget passer de 2,5 milliards à 1 milliard d’euros pour son fonds vert en 2025. Le gouvernement Attal donne le tout pour le tout et révise de fond en comble le budget pour l’année prochaine.

L’un des membres du cabinet de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France, affirme à l’AFP qu’il « n'y a ni accord ni soutien du ministre sur les économies demandées pour le projet de loi de finances 2025 ». De quoi laisser apparaître de nouvelles dissensions dans le parti du Président tandis que le bouleversement des dernières élections législatives continue de faire des remous.

Ce samedi 31 août, le ministère a décidé de faire part de son opposition aux économies demandées par Matignon. Par ces lettres-plafonds qu’édite le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, le gouvernement tente de bloquer le futur gouvernement d’agir sur les budgets alloués aux services publics, comme au pouvoir d’achat et à la transition écologique. Les voilà qui prévoient l’arrivée du Nouveau Front Populaire au pouvoir. Ainsi, les restrictions pour cause de préservation de la nature sont bonnes pour contraindre les Français mais sont tout de suite bien plus aisées à oublier lorsqu’il faut investir dedans.

Faisant suite à la lettre envoyée le 20 août à Gabriel Attal, justifiée comme se réclamant d’ « assurer la continuité de l’État », le nouveau budget serait découpé comme suit. Selon les informations de Contexte, ce serait 1,5 milliard d’euros qui sera retiré du fonds vert, tandis qu’un autre milliard sera quant à lui retiré du financement de l’électrification des véhicules. Encore et toujours, des informations contradictoires qui semblent laisser les industriels surfer sur la vague houleuse des desiderata changeant du gouvernement. Des actes ne semblant offrir que de la poudre aux yeux à ceux qui souhaitent encore croire aux convictions sincères du gouvernement Attal, et du Président qui en tire les ficelles.

Comme contre-attaque, Matignon affirme, suite au tollé suscité par l’opposition du ministère de l’écologie, que les versements aux collectivités locales vont quant à eux progresser à hauteur de 340 millions d’euros. Seuls les projets sur le long cours vont observer cette baisse de 1,5 milliard d’euros. Pour en revenir à l’électrification des véhicules, la baisse serait de 500 millions d’euros. Qu’à cela ne tienne, le cabinet du Premier ministre affirme qu’en contrepartie les certificats d’économies d’énergie (CEE) permettront d’ajouter 100 millions d’euros supplémentaires dans la balance.

Ces lettres-plafonds seraient cependant parfaitement identiques aux dépenses effectuées en 2024 par le gouvernement, à savoir 492 milliards d’euros. En tablant sur des sommes identiques pour le budget de l’année à venir, le gouvernement espère procéder à une économie d’environ 10 milliards d’euros. Ceci en évitant cependant d’indexer les sommes sur l’inflation probable de l’an prochain, déjà estimée à 2% environ.

Se souhaitant conciliant, Matignon assure qu’il s’agit de dépenses « réversibles ». Le prochain gouvernement pourra en effet y apporter les modifications voulues, tout en devant respecter la date butoir du 1er octobre pour rendre son budget 2025. De quoi offrir quelques difficultés supplémentaires au prochain gouvernement qui va devoir construire en un temps resserré différents dossiers. Alors que le pays était épinglé par la Commission européenne en juin dernier en raison de son déficit excessif, voilà que la France doit présenter au 20 septembre son plan fiscal et ses réformes structurelles. De quoi laisser du pain sur la planche au prochain locataire de la rue de Varenne.

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