Le ministère de l'Education veut lutter contre le bizutage des élèves de l'Ensam
Les ministres de l'Education et de l'Enseignement supérieur, alertés par un rapport sur des pratiques de bizutage à l'école nationale supérieure des arts et métiers (Ensam), promettent de les faire cesser en réformant la gouvernance de l'école, annoncent-ils ce mercredi 24 dans un communiqué.
Selon un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale et de la recherche (IGAENR) de février 2015, évoqué mercredi par le quotidien Libération, des actes de bizutage "sont perpétrés à l'occasion de manifestations liées à la période dite de +transmission des valeurs+", à l'Ensam. Cette période, aussi désignée sous le terme d'"usinage", consiste en un rite initiatique subi par les nouveaux élèves, soumis à "diverses activités pendant une durée qui peut varier entre 6 et 12 semaines, à raison de 2 à 5 heures par jour", précise le communiqué des ministres.
En 2014, un précédent rapport avait été commandé à l'IGAERN "à la suite de témoignages faisant état de dérives, de pratiques de bizutage et de plusieurs incidents graves survenus en marge d'événements liés à la vie étudiante de cet établissement".
Même si "la direction générale de l'école s'est fortement mobilisée, non sans tensions avec l'association des anciens élèves, pour aboutir à la signature d'une charte et à la rédaction d'un nouveau règlement intérieur", ce nouveau rapport confirme la "persistance de dérives graves", constatent les ministres. Des cas de démissions d'élèves "incontestablement liées à la période dite de +transmission des valeurs+" ont même été signalés.
Rappelant que le bizutage est un délit interdit par la loi depuis 1998, les ministres Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon annoncent qu'ils vont "engager une réforme de la gouvernance de l'ENSAM" afin de "rééquilibrer les pouvoirs au sein du conseil d'administration" et de limiter ainsi "l'influence excessive" de l'association des ingénieurs Arts et métiers. Selon les ministres, cette association d'anciens élèves "empêche la direction générale de s'engager dans une politique volontariste pour lutter contre ces dérives".
Par ailleurs, les ministres ont également demandé à leurs services "d'étudier rapidement les suites qui doivent être données aux faits relevés". "Aucune tradition, aucun esprit de corps, ne sauraient justifier que des actes dégradants et humiliants soient infligés aux nouveaux étudiants sous la pression du groupe", écrivent les ministres.
Les locaux historiques de l'Ensam sont situés à Paris mais l'école dispose de plusieurs campus sur le territoire français.
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