Le QR Code réservé aux automobilistes lors des JO, précise Nuñez
FRANCE - Le jeudi 30 novembre, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a été auditionné par le Sénat suite à son annonce publiée la veille au journal Le Parisien. Il assure que la mise en place d’un contrôle par QR Code aux abords des sites des JO, ne s’appliquera qu’aux automobilistes. Nunez se défend de toute comparaison avec l’instauration de l’état d’urgence sanitaire.
Sentant la grogne monter, le préfet Laurent Nuñez est venu clarifier ses récentes annonces faites au quotidien Le Parisien devant les parlementaires.
« Des pratiques habituelles des services de police »
Le préfet de police de Paris a expliqué d’emblée que l’usage du QR Code ne serait requis que pour réguler la circulation des véhicules motorisés aux abords des sites olympiques. A l’écouter, les piétons et cyclistes seront dispensés de s’enregistrer sur une plateforme ou de présenter un QR Code, sauf pour la cérémonie d’ouverture, dont les modalités de contrôle restent encore secrètes.
“Ce sont des pratiques habituelles des services de police”, explique Laurent Nuñez, comme si aucune compétition sportive de grande ampleur n’avait jamais été organisée avant l’invention du fameux QR Code ! “Nous n’avons pas besoin de recueillir énormément d’informations, juste ce qu’il faut pour être certain que la personne a quelque chose à faire dans la zone où elle se rend”, a-t-il précisé. Avant d’ajouter : “On pourrait aussi ne pas s’embêter à prévoir des dérogations.”
Le préfet de police de Paris pense qu’il est plus facile pour les personnes concernées de s’enregistrer sur une plateforme pour passer les barrages des forces de l’ordre, que de montrer un justificatif. « Les gens trouvent ça généralement plus pratique », affirme-t-il. Ce sont les services de la police nationale qui vérifieront, en amont, sur la plateforme, si une personne peut entrer dans une zone protégée avec sa voiture.
Un dispositif comparable avec celui mis en place pendant l’épidémie de Covid ?
C’est pourquoi Laurent Nuñez s’offusque lorsqu’on compare la situation des JO à celle de l’état d’urgence sanitaire. “Si vous n’avez pas le bon justificatif, vous ne passez pas le barrage, c’est tout ! Pendant l’état d’urgent sanitaire, la situation relevait du pénal, cela n’a rien à voir”. Pourtant, c’est bien un avis du Conseil d’Etat rendu pendant la crise sanitaire qu’il brandit pour avancer que le Parlement n’a pas besoin d’être averti pour mettre en place un dispositif de contrôle par QR Code.
En premier lieu, le préfet s’appuie sur un arrêté du 2 mai 2011 qui permet “le traitement informatisé des données à caractère personnel à l’occasion d’évènements majeurs”. Le Conseil d’Etat avait rappelé, en 2021, que ce traitement de données ne nécessite pas forcément une loi, un arrêté pouvant suffire pour l’instaurer. Reste à voir comment les Franciliens vont envisager cette mesure.
L’exemple du marché de Noël de Strasbourg
Au-delà de toute considération juridique, le sénateur du Bas-Rhin André Reichardt (LR) a interpellé Nuñez sur l’impopularité de tout ce dispositif et ce, même dans un contexte d’attentats terroristes. Elu dans la circonscription qui accueille le marché de Noël de Strasbourg, André Reichardt a déclaré que la population “est excédée par la mise en place des checkpoints”, notamment en raison de la longueur des files d’attente qu’ils provoquent. Sans oublier que “la moitié des gens oublient de s’enregistrer sur la plateforme”, renchérit-il. Tout ce chaos a conduit les personnels de sécurité à restreindre les créneaux horaires pour les fouilles. “Si vous passez avant 11 heures, vous n’êtes pas fouillé”, déplore le sénateur.
Ses administrés ne manquent d’ailleurs jamais une occasion de lui rappeler que les contrôles n’ont jamais empêché le terrible attentat du 11 décembre 2018, où cinq personnes ont perdu la vie...
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