Le Secours populaire appelle le gouvernement à modérer la numérisation des services publics
Pouvoir réaliser des démarches en ligne est souvent plus pratique, mais passer au tout numérique peut être l’enfer pour de nombreux citoyens, dépassés par la quantité de services en ligne, de sites Internet, de mots de passe, et de courriers électroniques. Alors que le gouvernement se félicite de proposer jusqu'à 250 démarches administratives sur Internet en 2022, le Secours populaire prend la défense des exclus du numérique, tous ces utilisateurs laissés de côté par cette numérisation à toute vitesse.
Quelle place pour l'humain dans l’administration publique ?
Mardi 12 octobre, la secrétaire générale du Secours populaire, Henriette Steinberg, a demandé au gouvernement plus d'humanité et plus de considération pour certaines populations, souvent non salariées, qui sont passées "sous les radars" pendant la crise sanitaire liée à l'épidémie de covid-19. Celles et ceux "qui n'avaient jamais rien demandé à personne (...) : le petit commerce, les indépendants, les toutes petites structures" qui se sont "retrouvés avec rien du tout, et aucune connaissance de ce qu'il était possible de faire dans des situations pareilles.”
Les jeunes aussi concernés par la fracture numérique
En France, le nombre de personnes qui restent coupées des services numériques est important. On pense souvent aux personnes âgées, ou aux personnes marginales, mais on retrouve aussi au sein de ce groupe, en plus des sexagénaires, des jeunes retraités, et des personnes porteuses de handicaps, des jeunes en situation de précarité numérique, des "abandonnistes". Ils seraient près de 19 % d'après l'étude du CSA Research, de juniors qui vivent une double peine sur le marché de l'emploi : exclusion numérique et sous-qualification. Comme l’affirme Henriette Steinberg, "ce n’est pas par les ordinateurs que vous allez résoudre les problèmes des gens".
Quel soutien aux précaires du numérique ?
En 2018, un investissement de 75 à 100 millions d’euros a été annoncé pour réduire la fracture numérique. 250 millions d’euros ont été destinés, dans le cadre du plan France Relance, à former les 14 millions d'illettrés du numérique pour qu’ils puissent avoir eux aussi accès à l’administration numérique.
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