Les élus de Lagny-sur-Marne en appellent à l'Etat pour faire cesser les prières de rue
Près d'un an après la fermeture de la mosquée de Lagny-sur-Marne, considérée comme "un foyer d'idéologie radicale" par le gouvernement, les élus de cette commune de Seine-et-Marne en appellent au gouvernement pour "empêcher" les prières de rue.
"A la suite de la fermeture le 2 décembre 2015 par l'Etat du lieu de prière, il n'y a plus de lieu de culte musulman à Lagny-sur-Marne. Depuis plusieurs mois, des prières se déroulent cinq fois par jour sur l'espace public", "devant une école de la République, dans un quartier prioritaire de la politique de la ville", ont informé lundi soir les élus lors d'un conseil municipal réuni en urgence.
La démarche du maire (UDI) de cette commune de 21.000 habitants, située à quelques encablures d'Eurodisney, "a été validée à l'unanimité par les élus, opposition comprise", a précisé à l'AFP Pierre Tebaldini, le directeur de cabinet. "Ces prières réunissent depuis plusieurs semaines entre 10 et 50 personnes", dit-il.
Les élus, qui "craignent que la situation ne dérape dans un contexte déjà fortement anxiogène", affirment que "la situation s'enlise malgré plusieurs courriers et rendez-vous en préfecture et au ministère".
Le conseil municipal demande donc "à l'Etat d'agir": "Soit il considère que le culte peut s'exercer dès aujourd'hui sans risque de radicalisme à Lagny-sur-Marne et permet la réouverture du lieu de culte, soit il considère que ce n'est pas le cas et fait cesser ces prières dites +de rue+".
"Nous demandons à l'Etat de prendre ses responsabilités et d'empêcher les personnes répertoriées" comme radicalisées "de faire du prosélytisme, de surcroît lorsqu'il s'agit de quartiers prioritaires de la politique de la ville", plaident-ils. Ils préconisent d'instaurer un partenariat avec l'Etat pour "travailler sur le long terme" à la prévention de la radicalisation.
La mosquée de Lagny avait été fermée après des perquisitions menées dans le cadre de l'état d'urgence. A la suite de cette opération avaient été saisis un revolver, des documents sur le jihad et "un disque dur dissimulé". Une madrasa (école coranique) clandestine avait été découverte et 22 interdictions de sortie du territoire et 9 assignations à résidence prononcées.
Dans la foulée, l'Association des musulmans de Lagny, qui gérait la mosquée, et les deux associations l'ayant précédée avaient été dissoutes, une mesure inédite en France pour des associations cultuelles, selon le ministère.
Malgré de multiples recours des dirigeants et fidèles de ce lieu de culte, la justice a confirmé sa fermeture. Selon la préfecture, 275 personnes sont suivies en Seine-et-Marne dans le cadre de la lutte contre la radicalisation violente.
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