Les marcheurs et la droite, des alliances qui jettent le trouble

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FranceSoir
Publié le 04 juin 2020 - 13:31
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Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb arrive le 5 septembre 2017 au palais de l'Élysée
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© LUDOVIC MARIN / AFP
Gérard Collomb, premier candidat LREM à s'être désisté en faveur de la tête de liste LR
© LUDOVIC MARIN / AFP
Gérard Collomb, l’ancien ministre de l’Intérieur, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron et actuel maire de Lyon, a été le premier à se rallier au candidat LR François-Noël Buffet et à céder sa place pour la présidence de la métropole lyonnaise. 
 
Cette fusion des listes vise à barrer la route au candidat écologiste arrivé en tête du premier tour, Bruno Bernard, et à laisser sur le bord du chemin David Kimelfeld, candidat… LREM dissident. Pour la ville de Lyon, l’alliance vaut aussi et place en tête de liste le marcheur Yann Cucherat.
 
Guérini change de ton
 
Ce donnant-donnant entre la République en marche et la droite avait littéralement fait sortir de ses gonds Stanislas Guérini. Le patron des marcheurs s’était fendu d’un communiqué dans lequel il affirmait ne pas pouvoir « cautionner un tel accord politique ». 
 
« En choisissant de s’allier avec les Républicains (…) plutôt que d’oeuvrer au rassemblement de notre famille politique, Gérard Collomb franchit une ligne rouge »
 
Sauf qu’une semaine plus tard, Stanislas Guérini dit à peu près le contraire, et sur un ton qui se veut plus calme. Lorsqu’on le questionne sur un changement de cap de LaREM, il dénonce « un procès fait par nos opposants politiques qui veulent nous enfermer dans cette vision, là ou eux-mêmes rêveraient de réinstaurer le clivage entre la droite et la gauche. Nous portons le dépassement politique ». 
 
Barrage aux candidats écologistes
 
La ligne rouge ne s’est pas transformée en ligne verte d’un coup de baguette magique, mais par la multiplication, dans le sillage de Gérard Collomb, des alliances entre LREM et LR pour le deuxième tour des municipales. Avec dans des villes phares comme Bordeaux, Tours ou Strasbourg, une volonté claire : empêcher l’élection d’un candidat EELV (certes allié à la gauche, voire à l’extrême gauche), alors même qu’Emmanuel Macron fait toujours de la transition écologique une priorité nationale – en témoigne son plan pour l’automobile.
 
La situation est d’autant plus trouble qu’à Bordeaux, Edouard Philippe en personne est intervenu pour rendre l’alliance possible dans le fief de son mentor Alain Juppé. Une information du journal « Sud-Ouest » confirmée par la suite. 
 
Dans d’autres villes, Toulouse en tête, l’alliance LREM-LR vise à faire barrage à la gauche, ce qui ne manque par de réjouir le secrétaire général des Républicains Aurélien Pradié : 
 
« Le vent est en train de tourner »
 
Et cela ne réjouit pas tout le monde chez les marcheurs. A Clermont-Ferrand par exemple, la fusion des listes de Jean-Pierre Bréna (LR) et Eric Faidy (LREM) provoque la colère de la députée de la circonscription. Valérie Thomas a ainsi dénoncé « de basses manœuvres politiques dans le dos des représentants locaux du parti ». 
 
Et maintenant le RN 
 
Avec une majorité de plus en plus divisée à l’Assemblée nationale, ces alliances à droite (et parfois à gauche) pour les municipales, et un parti qui tente de sauver les meubles pour les municipales, difficile, effectivement, de s’y retrouver pour la base des marcheurs.
 
Dans la cacophonie ambiante, un (ultime?) coup de tonnerre est venu ce jeudi matin de Perpignan. Faisant fi du front républicain contre le Rassemblement national, le numéro 3 de la liste LREM (arrivée quatrième au premier) apporte ouvertement son soutien à Louis Aliot. Il y a de fortes chances que pour le parti présidentiel, la ligne rouge soit, cette fois, vraiment franchie. 

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