Livre de François Hollande : la presse entre délectation et consternation
Le livre de confidences de François Hollande, qui paraît jeudi 13, fait le bonheur de la presse à défaut de remporter son adhésion tant la "communication de gribouille" du chef de l'Etat déconcerte les observateurs.
"Presque 700 pages, nourries par 61 entretiens tout au long du quinquennat, dans lesquelles il commente (beaucoup) son action, se livre (un peu) et multiplie les piques", rend compte Pierre-Alain Furbury dans Les Echos à propos de l'ouvrage de deux reporters du Monde issu de conversations avec le président de la République.
Le Parisien revient largement sur "ces pages qui ébranlent la hollandie" et rapporte les jugements sévères des socialistes eux-mêmes: "consternant", "horrible", "pitoyable".
Les avis des éditorialistes ne sont pas loin d'être aussi accablants. A droite, Guillaume Tabard dans sa chronique du Figaro estime qu'"en voulant jouer le jeu d'une présidence transparente, François Hollande n'est parfois pas loin d'exposer une présidence indécente à force d'être bavarde".
A gauche, L'Humanité sous la plume de Maud Vergnol voit dans ces confidences "un nouveau jackpot pour Marine Le Pen et son +tous pourris+".
"Parlant comme un journaliste aux journalistes, le chef de l’Etat brode avec la vérité. Il construit son bilan sans se soucier de la réalité, raconte une histoire sans rapport avec ce que l’Histoire nous dit du quinquennat", assène Nicolas Beytout dans L'Opinion.
Certes,"on n’attend pas de nos responsables qu’ils soient +sympathiques+ dans leur vie privée" mais "préoccupés (...) par les défis que la société française doit affronter", fait valoir Dominique Greiner dans La Croix.
La presse régionale n'est pas moins sévère que sa consoeur nationale. Pour Yann Marec du Midi libre, "ce livre censé donner l’envol de sa précampagne pourrait n’être qu’un boulet".
Dans Sud-Ouest, Bruno Dive juge que "ce président qui parle trop n’est plus audible" et que "ce candidat qui perce déjà sous le président n’est pas encore crédible".
"Ahurissante! La communication de gribouille du président de la République, presque candidat à sa succession, donne une piètre image de l’exercice de la politique", se désole Hervé Chabaud dans L'Union/L'Ardennais.
Alors, au moment où l'actualité politique française est dominée par la primaire de la droite, avec un premier débat télévisé entre tous les prétendants jeudi soir, Jean Levallois de La Presse de la Manche constate que "le président réussit ainsi à occuper le devant de la scène. Mais ce n’est pas à son avantage".
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