Loi Macron : le texte débute son marathon législatif, près de 1.800 amendements déjà déposés
Les débats s'annoncent tendus. Le projet de loi pour la croissance et l'activité porté par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron commence ce lundi son –long– parcours législatif. Travail du dimanche, professions règlementées, transports… cette loi pléthorique, qui divise au sein même de la majorité, va donner beaucoup de travail aux députés.
Près de 1.800 amendements (1.758, pour être précis) ont ainsi d'ores et déjà été déposés, et le gouvernement peut encore en ajouter. Une commission spéciale de 70 députés, présidée par le socialiste François Brottes (député de la 5e circonscription de l'Isère), va les examiner pour élaborer la version amendée de ce texte de 106 articles. Celle-ci sera débattue dans l'hémicycle du 26 au 30 janvier.
Preuve de l'importance de ce texte pour l'exécutif, le ministre de l’Économie sera présent tout au long des débats de cette semaine. François Hollande lui-même a reçu ce lundi certains des rapporteurs du projet de loi, tous socialistes, à l'exception d'un seul, issu du Parti radical de gauche (PRG).
Il faut dire que l'examen par les députés s'annonce pour le moins électrique. Au-delà de l'opposition, par ailleurs divisée sur ce texte, les élus communistes, ainsi que les "frondeurs" socialistes et une partie des Verts sont farouchement opposés à une loi qu'ils jugent trop libérale.
Parmi les plus modérés, le co-président du groupe écologiste à l'Assemblée François de Rugy a ainsi déclaré récemment qu'il "n'aborde pas ce texte avec un état d'esprit de soutien positif et enthousiaste". Beaucoup plus tranché, Jean-Luc Mélenchon n'hésite pas à parler de "recul social pris sous la dictée de Bruxelles".
La frondeuse Marie-Noëlle Lienemann évoque quant à elle "la remise en cause de tous les combats historiques de la gauche". Ce qui résume bien l'état d'esprit des plus remontés au sein du groupe PS qui, à la veille des élections départementales de mars et avant le congrès socialiste de juin, pourraient être les plus combattifs.
Pour autant, fort d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale grâce à ses alliés du PRG, François Hollande n'a dit envisager que des "améliorations" ou "éventuelles corrections", suite au débat parlementaire. Même son de cloche chez son ministre de l'Economie, qui s'est montré très ferme en assurant qu'"il n'est pas question de tomber dans un marchandage sur le nombre de dimanches travaillés à autoriser".
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