Loi Travail : "il est important de pouvoir tout expliquer, tout dépassionner", estime Macron
Le Premier ministre Manuel Valls, qui a annoncé ce lundi 29 le report de deux semaines de la présentation du très controversé projet de loi Travail, "veut se réserver la possibilité de (le) changer si besoin était", a affirmé son ministre de l'Economie Emmanuel Macron.
Interrogé en marge d'une réunion à Bruxelles, Emmanuel Macron a expliqué que lui-même ne souhaitait pas forcément de changements, préférant parler de possibles "enrichissements" du texte. Mais, a-t-il ajouté, "la décision appartient au Premier ministre, je crois qu'il veut se réserver la possibilité de (le) changer si besoin était". "Il est important de pouvoir tout expliquer, tout dépassionner", a ajouté Emmanuel Macron pour justifier ce report qui permettra de "prendre les contributions des syndicats, après une série d'entretiens bilatéraux, (...) pas des négociations à proprement parler".
"Le Premier ministre a eu le sentiment qu'il était nécessaire d'avoir un débat avec les partenaires sociaux, compte tenu de la tension qui existait sur ce projet, et compte tenu du fait que, dans la mesure où il n'est pas sorti publiquement, il n'avait pas pu être expliqué de manière satisfaisante", a-t-il encore déclaré. Le ministre de l'Economie a vanté "une réforme importante, nécessaire" car l'accès à l'emploi en France "est encore trop injuste" et "inadapté aux changements économiques". Il s'exprimait devant des journalistes en marge d'une réunion ministérielle des 28 Etats membres de l'UE sur la compétitivité à Bruxelles.
Emmanuel Macron a notamment défendu deux des points les plus controversés du projet de loi: le plafonnement des indemnités prud’homales pour les licenciements motivés par des raisons économiques et le référendum d'entreprise pour valider des accords minoritaires.
Il a aussi tracé quelques pistes sur de possibles "enrichissements" du texte. "S'il faut enrichir la réforme pour faire davantage sur le compte personnel d'activité ou (...) en terme de formation des plus éloignés de l'emploi ou des plus jeunes, je pense que ce sont des pistes tout à fait intéressantes et importantes", a dit le ministre. "Mais il ne faut pas que cela se traduise par moins de réformes", a-t-il insisté.
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