Loi travail : nouveaux incidents et nombreuses dégradations vendredi à Rennes

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 mai 2016 - 12:30
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Manifestations 1er mai violences
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"Dieu pardonne, pas nous", avaient écrit des manifestants sur une banderole (photo d'illustration).
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Violences, dégradations et affrontements avec la police ont émaillé un rassemblement initié après l'évacuation d'une salle municipale, vendredi soir à Rennes. "On oublie complètement les revendications contre la loi travail, c'est de la violence contre l'économie, les institutions", a dénoncé le préfet.

Plusieurs centaines de jeunes ont défié les forces de l'ordre et dégradé de nombreux équipements publics, agences bancaires et magasins dans le centre de Rennes vendredi 13 au soir, après l'évacuation à l'aube d'une salle municipale, rebaptisée "Maison du peuple" par des opposants à la loi Travail, après douze jours d'occupation.

Les occupants, évacués à l'aube à l'aide d'une grande échelle de pompiers par les gendarmes mobiles, avaient appelé à un nouveau rassemblement vers 20h, sur la place Sainte-Anne dans le centre historique de Rennes.

Dans une premier temps, un face à face calme a débuté entre quelque 200 jeunes et des forces de l'ordre qui les empêchaient de réinvestir les lieux dont ils ont été délogés, a constaté un journaliste de l'AFP.

Puis, vers 21h30, alors que le nombre des protestataires, dont nombreux étaient cagoulés, avait beaucoup grossi, certains ont commencé à s'en prendre à des caméras de surveillance et aux palissades du chantier du métro.

Les forces de l'ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes, et les manifestants se sont dirigés vers le centre-ville, certains commettant de nombreuses dégradations sur leur passage.

Les vitres d'un commissariat ont été brisées, plusieurs agences bancaires ont eu les palissades en bois mises en place pour les protéger arrachées, leurs vitres brisées à l'aide de poutres, l'intérieur saccagé. Des boutiques de vêtements, le local du PS ont aussi eu leurs vitrines brisées. Quand la mairie socialiste a été à son tour attaquée, les forces de l'ordre sont intervenues pour éloigner ces manifestants casseurs.

Plusieurs passants ont violemment interpellé les casseurs. "Vous êtes fou, arrêtez, j'ai fait trois ans à Dachau, torturé par les nazis et je vous dis: +arrêtez!+", leur a notamment hurlé, en vain, un vieil homme.

Sur une banderole des manifestants on pouvait lire: "Dieu pardonne, pas nous".

"Nous avons eu affaire à des actions commando très violentes préparées, avec des manifestants très mobiles qui se divisaient parfois en plusieurs groupes", a indiqué à l'AFP le préfet délégué de la zone de défense et de sécurité ouest Patrick Dallennes, précisant que deux personnes avaient été interpellées. "On oublie complètement les revendications contre la loi travail, c'est de la violence contre l'économie, les institutions".

Les actions de casse ont cessé peu après 23h, certains groupes enlevant leurs vêtements sombres pour les dissimuler dans des sacs avant de se disperser en ville, a constaté l'AFP.

Ce rassemblement intervient alors que la préfecture d'Ille-et-Vilaine a interdit la tenue ce samedi 14 d'une manifestation non déclarée contre les "violences policières".

"Rennes et Nantes n’ont pas vocation à devenir un champ de bataille pour casseurs violents, animés par la haine de l’État et de la République", a de son côté déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d'un déplacement dans la Loire vendredi. "Je mettrai à la disposition du préfet le renfort nécessaire de forces de l'ordre pour que toute infraction à cette interdiction de manifester donne lieu à interpellation et que les auteurs soient mis à disposition de l'autorité judiciaire", a-t-il complété.

Depuis deux mois, Rennes a été le théâtre de manifestations parfois violentes contre la loi travail, un jeune manifestant ayant perdu l'usage d'un œil le 28 avril suite à un jet de projectile. Certains manifestants ont imputé cette blessure à un tir de Lanceur de balles de défense (LBD40) de la police, et une enquête, ouverte par le parquet et confiée à l'IGPN (inspection générale de la police nationale) est en cours pour déterminer l'origine du projectile.

 

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