Loi Travail : pas de "remise en cause" de l'article 2, assure Manuel Valls
Le Premier ministre Manuel Valls a écarté ce mercredi 25 une "remise en cause" de l'article 2 du projet de loi Travail sur les accords d'entreprises, l'un des plus contestés, répétant qu'il n'y aurait pas de "retrait" du texte. "La CGT ne fait pas la loi dans ce pays", a-t-il lancé à l'Assemblée nationale au sujet des blocages organisés par la centrale syndicale, après plus de trois jours d'absence pour un voyage au Proche-Orient.
Le Premier ministre a voulu être "très clair": "il n'y aura ni retrait du texte, ni remise en cause de l'article 2, car c'est le coeur de la philosophie du texte", a-t-il dit devant les députés lors de la séance des questions au gouvernement, répondant au député-maire du Havre LR Edouard Philippe. Le président du groupe PS à l'Assemblée Bruno Le Roux avait jeté la confusion ce mercredi en se disant ouvert à une évolution sur l'articulation accords de branches/entreprises, prévue à l'article 2 du projet de loi Travail, avant d'assurer qu'il n'était pas question de "revenir sur la philosophie de l'article".
Après l'intervention de Manuel Valls, Bruno Le Roux est venu devant les journalistes pour affirmer "qu'il n'avait pas compris (dans la réponse du Premier ministre) qu'il n'y avait aucune possibilité de préciser ce texte lors d'une discussion parlementaire"."Il n'y aura pas d'inversion de la logique de l'article 2, tant mieux! Cela n'empêche pas de réfléchir à la façon d'écrire ce texte pour en élargir la base de soutien", a-t-il dit.
Manuel Valls a également cité des propos du secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui s'est rallié au soutien du projet de loi après avoir obtenu des modifications. "Revenir sur ces dispositions, je cite, +ce serait porter un coup dur aux salariés car ils perdraient le bénéfice des nouveaux droits que ce texte leur accorde+", a dit M. Valls. Le Premier ministre a de nouveau fustigé l'attitude de la CGT, disant agir "pour les Français et pour que notre économie ne soit pas asphyxiée par quelques-uns" et assurant qu'"aucune option" ne serait "écartée" pour lever les blocages. "Qu'il y ait des oppositions (...), qu'il y ait un débat dans le pays, c'est normal, c'est la démocratie. Qu'il y ait des blocages qui mettent en cause la vie quotidienne des Français qui vont travailler, qui ont pour objectif de bloquer le pays, et pas seulement de faire tomber le gouvernement, ça, c'est inacceptable", a ajouté M. Valls dans une deuxième réponse.
"Je ne suis pas dans une confrontation personnelle avec la CGT. C'est la CGT qui a décidé, notamment à l'occasion de son dernier congrès, de se lancer dans un processus de radicalisation, dans un processus qui peut mener à la violence, et je le regrette, au vu même de l'histoire de cette organisation", a-t-il dit. Le Premier ministre a aussi fait au passage un lapsus, en parlant d'"apprivoiser" plutôt qu'"approvisionner" les Français en carburant. "Nous considérons que les Français doivent pouvoir s'apprivois... s'approvisionner, se déplacer", a-t-il dit, "sans avoir à attendre des heures devant leur station-service". Un peu plus tôt, lors du compte-rendu du Conseil des ministres à l'Elysée, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll avait déjà écorché le nom de M. Le Roux, l'appelant "Bruno Relou".
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