LR va exclure cinq responsables pro-Macron, dont le Premier ministre Philippe

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Par AFP
Publié le 24 octobre 2017 - 06:00
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Le Premier ministre Edouard Philippe, lors du Congrès des départements à Marseille, le 20 octobre 20
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© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP/Archives
Trois membres du gouvernement et deux "constructifs" pourraient être exclus de LR.
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Après des semaines de tergiversations et d'embarras, LR devrait exclure de ses rangs cinq de ses responsables pro-Macron, dont le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre du Budget Gérald Darmanin, mardi lors d'un "bureau politique de la clarification".

Le BP débutera à 18h00 au siège du parti, rue de Vaugirard (Paris XVe). Cinq personnalités pourraient être amenées à rendre leur carte: outre MM. Philippe et Darmanin, Sébastien Lecornu (secrétaire d'Etat à l'Ecologie), ainsi que les responsables des députés "Constructifs", Franck Riester et Thierry Solère. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a lui déjà quitté LR pour rejoindre le parti présidentiel LREM.

La direction du parti compte sur une large majorité du BP pour voter leur exclusion. "Des gens qui trahissent sans se chercher un alibi, ça me laisse sans voix. Ils méritent qu'on les foute dehors", juge l'ancien ministre Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy. "La comédie doit cesser", abonde Laurent Wauquiez, le favori pour l'élection à la présidence de LR.

Toutefois, la réunion pourrait être houleuse, certains membres du bureau -"très minoritaires" selon la direction- étant opposés à leur renvoi.

"Les exclure est une erreur, c'est absurde", a affirmé lundi à l'AFP Claude Goasguen, député LR de Paris, qui ne juge "pas impossible" de rejoindre les Constructifs. "Ca jette le discrédit sur notre formation politique", déplore-t-il, en craignant de voir LR "entrer dans une période extrêmement compliquée et confuse".

Pour la direction du parti au contraire, ce bureau politique est celui de la "clarification": la question est "simple. Peut-on être membre du gouvernement, donc de la majorité, et en même temps, être membre du premier parti d'opposition ? La réponse est non".

Pour Valérie Pécresse aussi, "la situation est très simple". "Il n'y a pas besoin de prendre des sanctions, des exclusions. Ils nous ont quittés. Ils ont décidé de quitter le parti. Ils sont, on pourrait dire, démissionnaires d'office", a-t-elle résumé lundi sur LCI.

Soucieux de "respecter les statuts" de LR, son secrétaire général Bernard Accoyer avait nommé, lors d'un précédent BP, le 11 juillet, une commission ad hoc (formée des députés Patrick Ollier et Jean Leonetti) chargée de recevoir les personnalités visées et leur donner l'opportunité de "s'expliquer".

- 'Les Torquemada' de LR -

M. Leonetti avait rencontré séparément MM. Riester et Solère la semaine dernière. La "réunion fut cordiale" selon le premier, "de grande qualité" selon le second, mais chacun a campé sur ses positions.

Mardi matin, ce sera au tour des deux ministres d'être reçus par M. Ollier.

"Je ne vois pas comment on peut m'exclure alors qu'on est dans une procédure", affirme M. Darmanin à l'AFP. "Je fais confiance à ma formation politique", ajoute le ministre, à qui LR reproche son inscription sur une liste La République en Marche aux sénatoriales.

Selon M. Darmanin, "qu'un député comme Goasguen, du XVIe arrondissement de Paris, soit opposé à (leur) éviction devrait faire réfléchir les Torquemada" du parti.

"S'ils en sont à exclure, sans aucune base légale, ceux qui veulent travailler avec le centre mais à garder Sens commun, qui appelle à une plateforme programmatique avec Marion Maréchal-Le Pen, c'est que LR glisse plus vers le FN que vers le centre !", s'exclame M. Solère, faisant allusion à de récentes déclarations dans ce sens de Christophe Billan, président de l'émanation politique de la Manif pour tous.

Dominique Bussereau partage ce point de vue. "Je n'assisterai pas au BP de LR durant lequel des membres de Sens commun vont participer à l'exclusion d'amis talentueux", a tweeté samedi l'ancien ministre chiraquien.

"Notre exclusion est un acte politique qui doit être suivi d'un autre acte politique: la création d'un nouveau parti de droite, libéral, social, européen, réformiste et humaniste", assure M. Riester. Quand ? "A court terme", répond ce Constructif à l'AFP.

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