L'UDI très partagée sur la participation à la primaire UMP de 2016

Le patron de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, pressé par une partie de ses troupes, tempère les ardeurs de Nicolas Sarkozy, qui milite pour la participation de son allié à la primaire UMP visant à désigner le candidat à la présidentielle de 2017. "Nous verrons au printemps prochain", a renvoyé le chef de file centriste.

Jean-Christophe Lagarde chercherait-il à se faire désirer? Alors que Nicolas Sarkozy ambitionne de faire participer son allié centriste à la primaire UMP pour désigner un candidat unique à la droite en vue de la présidentielle de 2017, le patron de l'UDI se veut plus tempéré. Il a ainsi jugé, samedi 11 lors d'un conseil national de son parti, qu'il est "imprudent" de décider deux ans à l'avance d'une stratégie pour l'élection présidentielle.

"Nous verrons, je l'ai dit dans la campagne interne, au printemps prochain tous ensemble, par votre choix et par votre vote, quelle stratégie nous adopterons", a-t-il ainsi assuré à ses troupes lors de cette réunion de samedi à propos d'une éventuelle participation à la primaire UMP. Il faut dire que Jean-Christophe Lagarde, s'est fait élire à la tête du parti en novembre dernier notamment sur la vision d'une UDI positionnée en "alternative crédible à l'UMP et au PS". "Notre devoir est de proposer une alternative et que notre candidat soit au deuxième tour de la présidentielle", disait-il alors.

Des propos réaffirmés en décembre avec une nuance toutefois: que la primaire UMP "concerne l'UMP, l'UDI et le MoDem" de François Bayrou –ce dont le patron de l'UMP ne veut pas entendre parler. "Mon sentiment personnel est qu'une primaire n'a de sens que pour avoir un candidat unique de l'opposition républicaine", justifiait alors Jean-Christophe Lagarde, ajoutant "on ne fera croire à personne que Nicolas Sarkozy est centriste ni qu'il pourrait représenter le centre". Mais ça, c'était avant les élections départementales des 22 et 29 mars et la très large victoire de l'alliance UMP-UDI.

Au sein de la fédération centriste, la participation à la primaire du parti de Nicolas Sarkozy fait débat. Ainsi, à Hervé Morin (absent samedi), président du Nouveau Centre, qui l'a réclamée cette semaine, Laurent Hénart, président du parti radical (membre de la fédération centriste de l'UDI) a répondu lors de la réunion ne vouloir "ni double appartenance, ni primaire" avec l'UMP.