Maltraitance animale : Stéphane le Foll "pas favorable" à la vidéosurveillance dans les abattoirs
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a rappelé samedi sur Europe 1 qu'il n'était "pas à priori favorable" à la vidéosurveillance dans les abattoirs, une question qui divise le secteur secoué par des scandales à répétition de maltraitance des animaux.
"Je ne suis pas à priori favorable à la vidéosurveillance", a dit M. Le Foll, ne souhaitant pas seulement responsabiliser les salariés, mais "tout l'abattoir". A l'inverse, le rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur les abattoirs, le député (DVG) de Charente-Maritime Olivier Falorni, s'est prononcé en faveur de la vidéosurveillance.
"On sait que les cadences et les vitesses auxquelles peuvent aller les chaînes sont aussi des éléments qui peuvent avoir un impact sur la capacité qu'ont les salariés à pouvoir respecter l'ensemble des règles", a souligné M. Le Foll ce samedi 2, comptant attendre les conclusions de la commission d'enquête parlementaire en septembre.
"On fera le mieux (...), à la fois pour respecter les personnes, les salariés, et en même temps garder comme objectif le bien-être animal et le respect de toutes les règles", a-t-il insisté.
Après les dernières vidéos choc de l'association L214 dans les abattoirs, les syndicats agricoles ont demandé jeudi un droit de regard pour les éleveurs afin de rétablir la confiance, tout en critiquant les associations anti-viande dont le but serait la fin de l'élevage.
Stéphane Le Foll a rappelé que la loi Sapin II prévoit de protéger les lanceurs d'alerte tels les militants de L214. Toutefois, il a précisé que les objectifs de l'association allaient au-delà des questions de maltraitance animale: "Pour eux c'est +on ne mange plus de viande, il n'y a plus d'animaux domestiques ni d'abattoirs+". "Un objectif qui n'est pas le mien", a poursuivi le ministre.
Mercredi 29, l'association L214 a mis en ligne de nouvelles vidéos choquantes montrant les conditions d'abattage des animaux dans les abattoirs de Pézenas (Hérault) et Puget-Théniers (Alpes-Maritimes). "Des actes de maltraitance, des violations de la réglementation, et des animaux en grande souffrance au moment de leur mise à mort", décrit l'association, parlant de conditions "moyenâgeuses".
En visite surprise le 7 mai à l'abattoir de Pézenas, le député LR de l'Hérault Elie Aboud, membre de la commission d'enquête parlementaire sur les abattoirs, n'avait constaté "aucun dysfonctionnement".
Lire aussi notre dossier "Comment mieux consommer de la viande?"
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.